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Nom: François Rebsamen
Position actuelle: Ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social

François Rebsamen est né le 25 juin 1951 à Dijon (Côte d'Or). Derrière cet homme élégant et charismatique se cache un fin connaisseur de la vie politique et notamment des arcanes du Parti socialiste. Ancien militant des Jeunesses communistes révolutionnaires et ancien numéro deux du PS, le sénateur maire de Dijon, ami proche de François Hollande, fait pour la première fois son entrée au gouvernement.

Connu pour son sérieux, sa droiture et un certain charisme, « Rebs » comme on le surnomme au PS serait-il devenu l’atout crédibilité de François Hollande ? Pugnace, intelligent, fin tacticien, le maire de Dijon a été nommé ministre du Travail du gouvernement Valls. Alors qu’il n’a jamais occupé de poste au gouvernement, et ce malgré son expérience politique, François Rebsamen est chargé d’incarner l’homme fort de l’emploi.

Titulaire d’une maîtrise de droit public et d'un DESS de Sciences économiques, François Rebsamen est également diplômé de Sciences politiques. Passionné de littérature, il affectionne Marx et Engels. Après avoir milité à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Alain Krivine, François Rebsamen rejoint en 1974 Pierre Joxe, dont il est tour à tour chef de cabinet à la région Bourgogne (1979-1982), puis au ministère de l'Intérieur (1984-1986 et 1988-1991).

Il est ensuite nommé directeur adjoint au cabinet de Laurent Fabius (1992-1993), puis conseiller technique au cabinet de Jean-Jack Queyranne, ministre des Relations avec le Parlement .

 

De 1997 à 2007, lors du Congrès de Brest, François Rebsamen est nommé numéro deux du Parti socialiste, où il seconde, pendant près de dix ans, le premier secrétaire François Hollande. En 2001, il est élu maire de Dijon, sa ville natale, le premier maire de gauche depuis 1935. Il succède ainsi à l’élu RPR Robert Poujade qui lui, avait occupé, le poste de 1977 à 2001. En 2008, il est réélu maire de Dijon dès le premier tour des municipales avec 56% des suffrages exprimés ; puis en 2014, au second tour, avec 52.8% de voix. Nommé ministre du Travail dans le gouvernement Valls, l’élu dijonnais a été contraint de transmettre ses fonctions au premier adjoint, Alain Millot, en raison du non cumul des mandats.

Si en 2002, il échoue à se faire élire Député de la Côte d’Or, il devient Sénateur de la région en 2008, lui permettant ainsi, en 2011, de prendre la tête du groupe PS au Sénat, en remplacement de Jean-Pierre Bel. Membre de la Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation, il est l'un des hommes forts du Sénat.

Proche et ami de Hollande, qu’il connaît bien pour l’avoir secondé pendant dix ans à la tête du PS, Rebsamen est nommé par ce dernier directeur de la campagne des élections régionales et cantonales de mars 2004, du référendum interne au Parti socialiste de 2004 sur le traité institutionnel européen, puis de la campagne pour le « Oui » au référendum national de 2005.

Dès 2006, il soutient Ségolène Royal, candidate à l’investiture socialiste et est en charge, avec Jean-Louis Bianco, de la campagne de la candidate. Après la défaite de cette dernière, François Rebsamen est nommé Président de la commission de révision des statuts du Parti socialiste en vue du congrès de Reims de novembre 2008. Lors de ce congrès, il est signataire de la motion E et le chef de file de Ségolène Royal. Il appelle alors au renouveau des dirigeants du Parti socialiste.

De la mairie de Dijon à la rue de Grenelle

Elu en 2001 à la mairie de Dijon, François Rebsamen a su « réveiller » sa ville, notamment en installant un tramway pour mieux desservir l’université, en accordant des autorisations nocturnes aux bars-terrasses et en adoptant une politique de sécurité.

Extrêmement apprécié des Dijonnais, Rebsamen qui vient de confier son siège de maire à son adjoint a marqué la ville de son empreinte. Il a installé dès son élection « un style, un ton, une méthode qui tranchent radicalement avec ceux de son prédécesseur. En cinq ans, un système Rebsamen s’est imposé dans la capitale bourguignonne ». Dijon était d’ailleurs classé en 2012 au premier rang du palmarès de l’Etudiant des villes dans lesquelles il fait bon étudier.

Fort de ses succès, il ne cachait pas son intention depuis plusieurs années d’occuper les locaux de la place Beauvau. Il y a, d’ailleurs, déjà séjourné, entre 1984 et 1986, en tant que chef de cabinet du ministre de l’Intérieur. En 2012, alors qu’il supervise le dossier de la sécurité pour le candidat Hollande, Rebsamen réitère son désir de devenir ministre de l’Intérieur en cas de victoire socialiste. Malgré sa grande expertise des questions sécuritaires et ses nombreux réseaux policiers, Manuel Valls lui est préféré. Il refuse alors le poste de ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique et n’hésite pas à critiquer ouvertement le premier flic de France.

Lors du remaniement de 2014 et à défaut du ministère de l’Intérieur, Rebsamen accepte celui du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social et ce sous l’autorité de Manuel Valls. Alors que le taux de chômage atteint des records, le nouveau ministre a pour objectif d’inverser la courbe.

Discret sur sa vie privée, fidèle en amitié

Si le nouveau ministre est connu pour sa droiture, Rebs est également connu pour sa fidélité en amitié. Proche du couple Hollande-Royal, il soutient dès 2006 Ségolène Royal, candidate à l'investiture socialiste. En 2014, c’est grâce à sa relation particulière avec François Hollande qu’il doit sa nomination. Les deux hommes se connaissent depuis longtemps et ont travaillé ensemble pendant dix ans. Contrarié de ne pas avoir obtenu le ministère de l’Intérieur en 2012 après l’élection d’Hollande, Rebsamen ne lui en a jamais tenu rigueur et dès le début du quinquennat a soutenu le chef de l’Etat. En désaccord avec lui sur l’interdiction du cumul des mandats dont il voulait exempter les sénateurs, représentants des collectivités locales, Rebsamen est resté fidèle parmi les fidèles. Cette fidélité a payé et Rebsamen a été récompensé.

Extrêmement discret sur sa vie privée, il est marié à une psychanalyste. Fumeur de Malboro, fan de foot pour avoir joué en CFA, il ne cache pas sa passion pour la pêche à la mouche.

Membre de la loge Solidarité et progrès

Dans un portrait publié en mai 2003 par le journal Libération, son père est décrit comme un « alsacien » et « fonctionnaire protestant » et sa mère comme une « catholique de Perpignan ». Pourtant, l'ancien directeur des Renseignements Généraux, Yves Bertrand, précise dans Les Carnets noirs de la République que son père était « un ex-agent de la Gestapo d'origine russe » qui se serait « marié avec la fille d'un maire adjoint de Dijon qui est intervenu pour qu'il ne soit pas jugé trop sévèrement ». « C’est une rumeur que fait courir la droite à Dijon depuis que j’y suis candidat », confie-t-il au magazine l’Express *6. « La famille de mon père est originaire d’Alsace » et « pendant la Seconde guerre mondiale, mon père, pour ne pas être enrôlé dans l’armée allemande, a choisi de prendre la nationalité suisse », ajoute-t-il. Il décrit son père comme un « ouvrier alsacien devenu directeur commercial d’une société dijonnaise » et sa mère, issue d’une famille « bourgeoise » dont « le père chirurgien est devenu notable de Dijon ».

François Rebsamen est, selon le journal l'Express, franc-maçon, membre depuis 1989 de la loge Solidarité et progrès du Grand Orient de France à Dijon. « Il s'agit d'un engagement personnel dont j'aurais aimé ne pas faire état. Mais, dès lors qu'il est public, je n'ai aucune raison de le masquer », confiait-il en 2001. « Je suis entré dans la loge Solidarité et progrès du Grand Orient de France, à Dijon » où il dit apprécier « l'ambiance de débat et de respect que l'on y trouve ». Il a d’ailleurs utilisé l'une des salles du temple en février dernier pour un meeting politique. 

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