Ségolène Royal soupçonne le poids des lobbies dans le Bisphénol A

jeudi 22 janvier 2015

Voilà des années que des associations de consommateurs et des scientifiques se battent pour l’interdiction du Bisphénol A considéré comme un perturbateur endocrinien. C’est chose faite depuis le 1er janvier 2015 en France qui a généralisé l’interdiction à tous les contenants alimentaires de cet antioxydant et plastifiant, déjà banni des biberons européens depuis 2011. Or, voici qu’un rapport de l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) blanchit le Bisphénol A, du moins de façon provisoire. Dans sa note publiée mercredi, l'Efsa estime que l'exposition au Bisphénol A « aux niveaux actuels (…) ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs », même si de nombreux doutes restent à éclaircir.

La ministre de l’écologie Ségolène Royal n’a pas tardé à réagir à ce rapport en se disant « très surprise par cet avis, curieusement lancé au moment où l'interdiction du Bisphénol A est entrée en application, le 1er janvier » en France. « Cet avis va à l'encontre d'avis d'autres structures qui, depuis des années  pointent les risques liés à l'exposition au Bisphénol A », a-t-elle souligné. La ministre de l’écologie veut demander à l'Agence française de sécurité sanitaire (Anses) de se pencher sur les conclusions de l'Efsa et de faire une contre-expertise. Elle conclut en effet, en affirmant que « Le ministère va faire expertiser cet avis, pour voir si le poids des lobbies n'est pas intervenu dans sa publication ». Elle note enfin que lors de la dernière réunion des ministres européens de l'Environnement, où il avait été question des perturbateurs endocriniens, la sortie d'un tel rapport n'avait pas été évoquée.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus:

Un perturbateur endocrinien (Réseau environnement santé)

Le Bisphénol A bannit des biberons européens (Le Monde)

Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA)

Agence française de sécurité sanitaire (site officiel)

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