Royal veut un référendum pour Notre-Dame-des-Landes et s’oppose à l’A-831

mercredi 11 mars 2015
AP

Elle pencherait pour un référendum au sujet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. « Elle », c’est Ségolène Royal, la ministre de l’écologie. Ferait-elle entendre une voix discordante du gouvernement ? C’est en tous les cas, la position qu’elle semble avoir prise lorsqu’interrogée lundi sur BFMTV/RMC à propos du projet contesté d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), la ministre de l’Écologie a proposé : « Pourquoi pas là aussi un référendum local au niveau départemental? » avant d’ajouter : « Dans le cadre de la réforme des procédures que je suis en train de réaliser, il y aura la possibilité (...) pour les maîtres d'ouvrage de recourir à un référendum. (...) Pourquoi pas (sur Notre-Dame-des-Landes), comme sur les autres sujets ? ». D’ailleurs, François Hollande avait lui-même, évoqué lors de la conférence environnementale fin novembre, la possibilité de recourir à des référendums locaux lorsque des projets d'aménagement du territoire sont contestés. Dans cette optique, une commission spéciale a été chargée de remettre d'ici fin mai des propositions pour favoriser la démocratie participative afin de mieux associer les citoyens aux projets d'aménagement et d'éviter les blocages comme à Sivens (Tarn).

De l’eau dans le gaz entre Royal et Valls ?

Non contente de jeter un pavé dans la mare, la ministre de l’écologie ne s’est pas gênée pour contredire le premier ministre Manuel Valls qui avait défendu une construction de l’aéroport  à la mi-2015, une fois les recours épuisés. « Les travaux seront engagés lorsque les procédures autoriseront ces travaux », avait précisé le premier ministre. Ségolène Royale a rectifié lundi en affirmant que « Les procédures sont en cours », tout en précisant qu'il y avait toutefois plusieurs recours engagés. Réagissant dans un communiqué, le Conseil régional des Pays de Loire a émis des réserves sur l’éventualité d’un référendum. Même attitude pour les trois associations opposées au projet : l'Acipa, l'Adepa et le CéDpa. « Un référendum (...) n'est pas la solution pour régler les difficultés liées à ce dossier », estiment-elles dans un communiqué commun. « La seule solution, c'est de suivre les avis scientifiques (...) d'abandonner le site de Notre-Dame-des-Landes et de faire étudier de manière sérieuse et indépendante l'alternative tout à fait crédible de l'optimisation de l'aéroport de Nantes Atlantique ».

 

Discordance aussi sur l’autoroute du Marais Poitevin

Il semblerait décidément que l’entente ne soit pas parfaite entre la ministre de l’écologie et le premier ministre au vu de leurs divergences sur le dossier de l’autoroute A-831 dans le Marais Poitevin. Manuel Valls a annoncé début mars, le lancement d’un nouvel appel à candidature  d’entreprises pour la construction de cette autoroute. Ce à quoi, Ségolène Royal a rétorqué lundi : « Ça m'étonnerait beaucoup que l'autoroute dans le Marais soit construite, ça m'étonnerait beaucoup ». En tant qu’ancienne présidente du conseil régional de Poitou-Charentes, la ministre s’était opposée en juillet 2014 à ce projet d’autoroute qui doit courir sur une soixantaine de kilomètres entre Fontenay-le-Comte (Vendée) et Rochefort (Charente-Maritime) et avait refusé de lancer le dossier de consultation des entreprises.  Une occasion pour le président UMP du conseil général de Vendée, Bruno Retailleau, de dénoncer « cette guéguerre entre le Premier Ministre et sa ministre de l'Environnement ». Ne reculant pas devant un bon mot facile, il a demandé « au Président de la République de siffler la fin de la récréation ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Aéroport à Notre-Dame-des-Landes (L'Express)

La conférence environnementale (Le Monde)

L'Acipa (site officiel)

L'Adepa (site officiel)

L’autoroute A-831 (Sud Ouest)

 

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