Le droit d’asile, un système à la dérive

vendredi 7 novembre 2014
Crédit: Institut des hautes études sur la justice

Le droit d’asile, un système « à bout de souffle ». C’est ce qu’avait déclaré le Premier ministre Manuel Valls. Un rapport du député UMP des Alpes-Maritimes Éric Ciotti en arrive aux mêmes conclusions. Des demandes qui explosent, des centres d’accueil saturés, des coûts incontrôlés… : le document, dévoilé par Le Figaro, met en lumière les dérives du système français de demandes d'asile. Alors que l’Assemblée nationale va examiner à la mi-novembre un projet de loi pour réformer le système actuel.

Selon Éric Ciotti, « 30.000 dossiers sont aujourd'hui en attente à l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) ». Il en profite pour rappeler que « la demande de protection internationale s'est accrue de 85 % entre 2007 et 2013 ». « Les demandeurs d'asile, à l'instigation, dans nombre de cas, de filières d'immigration, se sont tournés davantage vers la France et l'Allemagne », explique le député UMP des Alpes-Maritimes.

Conséquence : les centres d’accueil ne peuvent répondre à une demande toujours grandissante. Car si «en dix ans, la capacité en places des centres d'accueil pour demandeur d'asile (Cada) a quadruplé, passant de 5 282 places en 2001 à 24 689 places à la fin du premier semestre 2014 », précise Éric Ciotti, les structures sont tout simplement saturées. Alors « l'hébergement d'urgence (auquel est couplé le versement d'une aide temporaire d'attente), qui ne devait avoir au départ qu'un rôle annexe, est devenu le principe », déplore le député. Ce qui coûte de plus en plus cher…

« Les dépenses d'hébergement d'urgence, en particulier sous la forme de nuitées hôtelières, se sont par voie de conséquence accrues de façon largement incontrôlée », note l’élu. Qui rajoute : « Le coût unitaire de la nuitée hôtelière est en effet estimé à 17,17 euros, auxquels s'ajoute une aide temporaire d'attente de 11,45 euros par jour », soit un total mensuel de 870,50 euros par personne, précise Le Figaro. Par comparaison, « le prix de journée moyen national des Cada s'élève à 24,43 euros par personne hébergée », souligne Éric Ciotti. L'aide temporaire d'attente « était versée à 42 115 personnes au 31 décembre 2013, contre 37 600 à la fin de l'année 2012 », souligne le rapport.

Caroline Moisson

Pour en savoir plus :

Un rapport choc sur les dérives du droit d'asile (par Jean-Marc Leclerc, Le Figaro)

 

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