L’aéroport de M. Ayrault ne fait pas l’unanimité

jeudi 9 août 2012

Le rêve nantais de Jean Marc Ayrault prendrait-il l’eau ? C’est en tous les cas l’ambition d’une dizaine d’organisations opposées au projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Elles ont accusé l’Etat de vouloir faire passer le dossier en force mardi 7 juillet, jour de clôture de l’enquête publique sur le dossier « loi sur l’eau ». Ce projet d’aéroport du Grand-Ouest qui n’est pas nouveau car envisagé depuis 1963, vise à remplacer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique et suscite de bien troubles oppositions. Pas moins de cinq enquêtes publiques ont été organisées fin juillet, dont deux, dites « loi sur l’eau ». Elles ont pour objectif d’évaluer « l’impact de l’aéroport et de sa desserte routière sur l’eau et les milieux aquatiques ». En cas d’impacts négatifs sur l’environnement, le concessionnaire Aéroport du Grand Ouest/Vinci doit proposer des mesures compensatoires.

C’est ainsi que la commune de Notre-Dame de Landes a assisté à la réunion des opposants au projet parmi lesquels se trouvaient la fine fleur de l’écologie. En matière de revendications, Hélène Debost, secrétaire régionale d’EELV reproche au dossier de ne dire « ni comment, ni quand, ces mesures compensatoires seront mises en place. Il n’y a également aucune évaluation financière des coûts. Ce projet est une façon de déshabiller cette loi sur l’eau parce que l’Etat et les maîtres d’œuvre passent outre et en force ». Et pour parler coût, il est déjà très élevé même s’il a beaucoup varié au cours des années. Selon le Syndicat mixte d’études de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, le coût du projet s’élève à 556 millions d’€ HT, alors qu’il était évalué à 581 millions d’€ HT en 2006. Mais d’après Le Canard enchaîné du 9 janvier 2008, si l’on ajoute les projets d’accès routiers et ferroviaires, le projet d’aéroport serait évaluable à « quatre milliards d’euros ».

Poursuivant les doléances, Geneviève Lebouteux, co-présidente du Collectif d’élu-e-s doutant de la pertinence de l’aéroport relève : « Il y a 50 ans, quand on a commencé à parler du projet, on ne se souciait pas des zones humides. Et généralement, quand il y a un dossier d’aménagement sur des zones humides, l’Etat est très regardant, il faut aboutir à un plus écologique. Ce n’est pas le cas ici ». Les Alternatifs pour leur part, dénoncent une méthode « dérogatoire », « réductrice » et « imprécise » dans leur contribution à l’enquête publique.

Véronique Pierron

 

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