Écoles : la Cour des Comptes pointe du doigt la répartition des moyens

vendredi 5 octobre 2012

Alors que Vincent Peillon doit présenter la semaine prochaine son projet de refondation de l’école, la Cour des Comptes entend bien faire entendre sa voix. Et avance des propositions pour l’y aider. Les Sages de la rue Cambon ont ainsi mis en ligne mercredi 3 octobre un référé de quelques pages adressé le 11 juillet au ministre de l’Éducation nationale. Après avoir effectué des contrôles auprès de l’administration centrale du ministère de l’Éducation nationale (lien) ainsi que dans quatre académies (Aix-Marseille, Créteil, Dijon et Rennes), qui regroupe près de 20% des élèves du premier degré et du second degré, ils ne manquent pas de souligner que « le système éducatif français reste marqué par une très forte inégalité scolaire ».

Le constat n’est pas nouveau. Mais comme le relève la Cour des Comptes, « notre pays se caractérise non par l'ampleur des inégalités de départ dans la situation des élèves, mais par le constat que le système éducatif ne les corrige pas, et contribue même à les renforcer ». En clair, l’argent est le nerf de la guerre : les moyens alloués aux académies et aux établissements ne prennent pas suffisamment en compte les difficultés scolaires rencontrées sur le terrain. Allant même parfois jusqu’à « des situations paradoxales dans la mesure où des établissements confrontés à un échec scolaire important peuvent être moins bien dotés que des établissements qui ont des taux de réussite plus élevés ». Il faut dire que la répartition des moyens entre les établissements scolaires est basée sur des critères créés il y a une dizaine d’années et qui sont aujourd’hui « largement inadaptés aux objectifs du système éducatif ».

Pour la Cour des Comptes, pas de doute, la méthode de répartition des moyens doit se faire différemment. Et avant tout, elle doit être basée sur les besoins des élèves. Et pourquoi pas faire « un recensement précis des difficultés scolaires » qui serait alors « transmis par les académies au ministère, avant  que celui-ci procède aux arbitrages nécessaires ». Les Sages de la rue Cambon recommande aussi une répartition « entre des territoires plus restreints » qui auraient, par conséquent, « des caractéristiques plus homogènes » que les académies.

La réponse de Vincent Peillon, également publiée sur le site de la Cour des Comptes, tient en trois pages. Si le ministre de l’Éducation nationale ne nie pas que le modèle actuel d’allocation de moyens « doit effectivement faire l’objet d’ajustements », il juge néanmoins qu’ « allouer les moyens scolaires en fonction de la performance observée des élèves ne lui semble pas pertinent car cela signifierait une relation mécanique et linéaire entre amélioration des moyens et performance scolaire ». Mais pour ne pas froisser les Sages de rue Cambon, il souligne toutefois que les travaux pour réformer le système sont non seulement « bien avancés » mais qu’en plus « ils rejoignent les préoccupations de la Cour ».

 

Caroline Moisson

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