Réduire ses parts pour mieux investir : le nouveau pari du gouvernement

mardi 7 mai 2013

Sous la houlette de François Hollande, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a profité de son intervention au 20 heures de TF1, dimanche soir, pour mettre l’accent sur le vaste projet d’investissement prévu par l’exécutif. Un plan pour les dix prochaines années, centré autour de quatre grands axes : les nouvelles technologies, la transition énergétique, la santé et les grandes infrastructures. L’objectif d’une telle mesure, selon un communiqué de François Hollande ce lundi, est un retour à la croissance en 2014 et une inversion de la courbe du chômage fin 2013. Le président a aussi tenu à préciser les priorités données à son gouvernement, qui sont « la bataille pour l’emploi », « la jeunesse » et « la préparation de l’avenir », via le soutien à l’activité et à l’investissement.

Pour financer ce programme, le gouvernement envisage de réduire la proportion du capital de l’État dans certaines entreprises publiques, qui représente au total plus de 60 milliards d’euros ! « Nous envisageons que dans un certain nombre d'entreprises publiques où le taux de participation de l'État est très important nous puissions dégager une partie pour financer de l'investissement », a précisé le Premier ministre. Si les sociétés potentiellement concernées n’ont pas été nommées, une telle manœuvre a déjà été utilisée par le passé, notamment avec le groupe EADS. Selon le Monde, le groupe d’aéronautique aurait racheté une part du capital de l’État (à hauteur de 482,7 millions d’euros), dont la participation totale devrait finalement être réduite de 15 à 12%. Une action qui sera donc réitérée dans un avenir proche.  

Il s’agit là d’une réduction de participation, pas d’un retrait, a tenu à préciser Bercy. Pas question de parler de privatisation donc. Ni d’austérité, bien que la France soit attendue au tournant par Bruxelles. En effet, après la décision de la Commission européenne d’offrir un sursis de deux ans au pays pour réduire son déficit à moins de 3% de la richesse nationale, le gouvernement est pressé de tout mettre en œuvre pour rationaliser son budget. « Il n’est pas question d’accorder ce délai sans engagement fort de la France », avait alors assuré un expert des questions économiques.

Mathilde Leleu

Pour en savoir plus : 

Ayrault envisage de réduire la participation de l'État dans des entreprises publiques (Lemonde.fr avec AFP et Reuters)

François Hollande annonce un plan d'investissements sur 10 ans (Lesechos.fr avec AFP)

Déficit : Bruxelles donne un répit de 2 ans à la France (par Renaud Honoré, Les Échos)

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