Politique de la ville : 10 ans d'échec

mardi 24 juillet 2012

Dix ans de politique de la ville n’ont rien changé. L’écart entre quartiers pauvres et environnants est resté le même. C’est le constat sévère dressé mardi par la Cour des comptes.

Si cette dernière juge plutôt "positivement" le Plan national de rénovation urbaine (PNRU) lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo alors ministre de la cohésion sociale, celui-ci n’a pourtant  « pas atteint ses objectifs », à un an de son terme.

Financements insuffisants

En dépit d’un programme de rénovation urbaine de plus de 40 Milliards d'euros sur la période 2004/2013, « l’amélioration de la situation n’est pas tangible dans certains quartiers où la pauvreté et la précarité demeurent à des niveaux élevés et où l’insécurité persiste ». Or les crédits alloués ne suffiront pas à atteindre  les objectifs fixés ont jugé les sages de la rue Cambon. Ainsi à ce jour, seulement « 53% des démolitions prévues ont été réalisées et 39% des logements ont été réhabilités ».

« L’objectif de mixité sociale n’a pas été atteint »

Une difficulté de taille vient de la complexité du champ d’intervention. 751 zones urbaines sensible (ZUS) – et donc considérées comme prioritaires- 2 493 quartiers dont 70 % ne sont pas classés en zone sensible rapporte La-Croix.com, un enchevêtrement qui n’est pas pour favoriser la mise en place des politiques.

Autre écueil : les ministères n’ont pas joué le jeu des priorités dans le rééquilibrage territorial des crédits. Là où il a été mis en œuvre, le PNRU est parvenu à améliorer le cadre de vie mais sur le plan de l’éducation, de l’emploi ou encore des transports, les quartiers prioritaires n’ont pas profité de politiques suffisamment efficaces, si bien que « L’objectif de mixité tant sociale que fonctionnelle n’a pas été atteint ».

L’exemple de la ville de Clichy-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, est représentatif.

 « Rééquilibrage territorial des crédits »

Dans son rapport, la Cour recommande de concentrer l’effort sur les quartiers sensibles de six départements jugés prioritaires : Bouches-du-Rhône, Essonne, Nord, Rhône, Seine-Saint-Denis et val d’Oise. Un effort qui devra porter d’abord sur l’emploi dans ces zones défavorisées, deux fois plus touchées par le chômage. Le mot d’ordre est donc au rééquilibrage territorial de crédits.

Le ministre délégué à la ville, François Lamy, qui dit partager les conclusions de la Cour des comptes, a présenté dès mardi soir un plan de réhabilitation des quartiers au Premier ministre. Une mesure promise par le candidat Hollande lors de la campagne présidentielle.

Susie Bourquin

 

 

 

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