Pas de crédit mais une réorientation des finances publiques pour les banlieues

mercredi 20 février 2013

C’est la promesse de campagne numéro 27 que le gouvernement réuni en comité interministériel examine mardi matin. Un engagement qui faisait espérer « une nouvelle génération d’opérations de renouvellement urbain, des actions de cohésion sociales et le maintien des services publics dans nos banlieues ». Et dans le rôle du maitre de cérémonie, François Lamy, le ministre de la ville va dévoiler après des mois de concertation, les mesures à destination des banlieues. Ainsi, M.C. Lamy a choisi en premier lieu de cibler son action sur certaines zones prioritaires et aujourd’hui, 500 à 1 000 quartiers de l’Hexagone sont en train d’être requalifié comme tel. L’objectif ? Concentrer les moyens pour éviter que la politique à destination des banlieues ne s’enlyse. Le critère de sélection de ces quartiers se concentre aujourd’hui sur le nombre de foyers en dessous du revenu médian des foyers français. D’ailleurs en visite à Clichy sous bois, zone sinistrée s’il en est, le premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré lundi :  «Il faut arrêter le saupoudrage, de mettre des bouts d’aide partout qui n’ont pas d’impact».

Une réforme sous forme de conventions entre ministères

Par contre si la volonté est là, les finances publiques risquent de ne pas suivre ce mouvement prioritaire et contre toute attente, un plan banlieues avec des moyens et crédits spécifiques et dédiés ne pourra à priori pas voir le jour. Le premier ministre a en effet prévenu qu’il s’agirait d’une réorientation des finances publiques » ministère par ministère. Ainsi, une dizaine d’entre eux dont celui du travail, de la santé et de l’éducation nationale ont d’ores et déjà signé avec François Lamy des conventions afin de  consacrer une partie de leurs réformes à ces quartiers.

C’est le cas par exemple des 30 % d’emplois d’avenir qui seraient de toute évidence dédiés à ces quartiers en déhérance sociale. Marisol Touraine a ainsi décidé d’y construire des maisons de santé et Vincent Peillon d’y mettre en place sa mesure de scolarisation de 100 % des enfants de moins de trois ans. Toujours laboratoire social, ces quartiers verraient aussi la création de 2 000 emplois francs dans une dizaine de communes. La mise en œuvre de la seconde phase du plan de rénovation urbain qui a permis de construire des milliers de nouveaux logement a aussi été garanti par le premier ministre. Mais la où le bas blesse, c’est que ces conventions ne constituent pas une obligation juridique pour les ministères. Rien que des vœux pieu et un engagement politique pour le gouvernement. Et ce n’est pas la conjoncture économique frugale et complexe qui encouragera à mettre en œuvre ces mesures. Et déjà, la banlieue s’inquiète…

Véronique Pierron

 

Laisser un commentaire