Près d’un milliard d’euros seront réorientés vers l’élevage

vendredi 4 octobre 2013

Lait, porc, œufs et filières volailles, l’élevage enchaine les crises. Les plaintes des éleveurs sont légitimes car ce secteur en souffrance de compétitivité subit une absence de marge qui réduit d’autant le salaire des éleveurs. C’est dans ce contexte de grogne qui fut  même virulente  que François Hollande a exposé l’application de la future Politique agricole commune (PAC). «La première priorité sera de soutenir l’élevage», a poursuivi le chef de l’Etat et «près d’un milliard d’euros» seront réorientés vers l’élevage. Au total, ce sont, chaque année, 800 millions d’euros qui seront réorientés vers l’élevage, soit un gain pour l’éleveur qui pourra aller jusqu’à 30%. Rappelons que la France, premier bénéficiaire de la PAC, dispose de 63,7 milliards d’euros pour les sept prochaines années (2014-2020) au service de son agriculture, soit 7,7 milliards d’aides directes (premier pilier) à répartir chaque année, plus 1,2 milliard d’aide au développement rural (2e pilier).

Rassurant encore, le chef de l’Etat a tenu à mettre fin à une injustice et a annoncé une convergence des aides « progressive à partir de 2015 » qui « atteindra 70% » en 2019. Ainsi, chaque agriculteur devra toucher au moins 70% de la moyenne nationale par hectare, fixée  à 268€ alors qu’aujourd’hui certains touchent 375€ et d’autres 150. « J’ai choisi aussi de surdoter les 52 premiers hectares des exploitations», a annoncé le président. Mais là, la FNSEA s’y opposait. Cette majoration aux premiers hectares est destinée pourtant, à soutenir les premières et moyennes exploitations. C’est le ministre de l’agriculture qui a complété les propos présidentiels à l’issue de la réunion avec les éleveurs : « C’est à la fois des mesures plus justes» qui répondent « à l’objectif qu’on s’était fixé --rééquilibrer vers l’élevage -- sans déséquilibrer l’ensemble de l’agriculture ».

D’ailleurs, le gouvernement avait déjà annoncé la couleur en déclarant sa volonté de soutenir l’élevage et l’emploi. La France compte en effet, 200 000 éleveurs et 200 000 salariés de l’agroalimentaire liés à cette production. Le syndicat des Jeunes agriculteurs s’est déclaré favorable à ces mesures en estimant qu’ils acceptaient ce compromis « car en actant en faveur d’une majoration des premiers hectares (...) François Hollande envoie un vrai signal aux actifs agricoles ». Même la FNSEA n’a pas moufeté. Le syndicat a acquiescé : « Nous sommes d’accord avec lui », a-t-il déclaré en affirmant sa « volonté pour conforter l’élevage en France ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

L’élevage, un secteur en souffrance de compétitivité (France TV Info)

Politique agricole commune (Vie Publique)

 

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