L’École des Beaux-Arts de Paris épinglée par la Cour des comptes

mercredi 5 février 2014
AP

« Une gestion administrative déficiente », « un manque d’internationalisation », « des mauvaises conditions de conservation des collections », « des expositions déficitaires »… La Cour des comptes a adressé une lettre-référé à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti et à la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso pour les alerter de la gestion de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts. Le texte, envoyé le 15 novembre 2013 et rendu public le 3 février, porte sur les exercices de 2001 à 2011. À l’issue de leur contrôle, les Sages de la rue Cambon « appellent de la part des autorités de tutelle des orientations ou des initiatives ». Une « réflexion d’ensemble », estiment-ils.

« Le prestige indéniable dont jouit l’École n’est désormais plus incontesté », selon la Cour des comptes. Elle « peine à affronter les concurrents étrangers plus riches, plus puissants et surtout, internationalisés et donc davantage aux prises avec un monde de l’art globalisé ». « Dans cet écheveau de filières, d'écoles, d'enseignements et de diplômes artistiques qui justifierait un cadrage national d'ensemble, l'ENSBA apparaît comme un îlot détaché d'un vaste archipel », ajoutent les Sages. Qui mettent en cause « un manque de réflexion stratégique » des ministères de tutelle sur « la place des écoles nationales d’enseignement artistique dans la compétition universitaire mondiale ». Conséquence : l’établissement est « trop peu ouvert à l'international pour le recrutement de ses élèves et de son corps professoral », notent les auteurs du référé.

Pointée du doigt aussi par la Cour des comptes : « la conciliation de deux vocations » - une école qui abrite un musée - qui, si c’est « une richesse, un élément de différenciation », c’est « aussi une source de multiples difficultés ». Et pour les Sages, l’École « s’acquitte médiocrement et dans des conditions critiquables » de ses missions de conservation, de valorisation, de diversification et de diffusion de ses collections. Quant aux activités en matière d'expositions et d'édition, elles sont « confidentielles et déficitaires »

Les ministres de tutelle de l’École des Beaux-Arts ont désormais deux mois pour répondre aux observations de la Cour des comptes.

Caroline Moisson

Pour en savoir plus :

École nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) - exercices 2001 à 2011 (Cour des comptes)

Biographie d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture (AllGov France)

Biographie de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur (AllGov France)

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