L’Etat va financer le différé d’indemnisation des intermittents

vendredi 20 juin 2014
AP

Devant la grogne des intermittents du spectacle et les menaces d’annulations des grands festivals de l’été, l’Etat va financer de manière transitoire, la mesure la plus contestée c'est-à-dire le différé d’indemnisation qui ne s’appliquera donc pas au 1er juillet comme l’a annoncé jeudi Manuel Valls jeudi.  Cette mesure devrait coûter 90 M€ en année pleine. La réforme du chômage des intermittents est issue de l'accord du 22 mars 2003 signé par le patronat, la CFDT, FO et la CFTC, mais pas par la CGT spectacles qui conduit la contestation. Et le principal point d’achoppement concerne la mesure qui amplifie ce différé d'indemnisation en repoussant le point de départ de l'allocation chômage. Pourtant L’Unédic affirme après calcul, que plus de la moitié des intermittents ne seront pas concernés par cette nouvelle règle et que 25% des ouvriers et techniciens du spectacle et 74% des artistes n'auront aucun jour de différé.  Mais 44% des ouvriers et techniciens et 85% des artistes auront un différé compris entre 0 et 12 jours.

Apaisement….

En parlant d’un geste « d’apaisement », le 1er ministre a déclaré que « L'Etat s'engagera dès le 1er juillet, il prendra lui-même en charge ce différé, c'est-à-dire qu'il le financera pour que Pôle Emploi n'ait pas à l'appliquer aux intermittents concernés ».  « En d’autres termes, les intermittents concernés ne verront pas de changement de leur situation par rapport à leur situation actuelle. L’effet du différé sera totalement neutralisé par cette intervention de l’Etat », a ajouté le premier ministre en précisant bien que cette mesure serait « transitoire ».  Mais malgré cette main tendue, le gouvernement ne renonce pas et Manuel Valls a affirmé la volonté du gouvernement d’agréer la convention d’assurance-chômage dont certaines dispositions sont contestées par les intermittents du spectacle. « Je le confirme, cette convention doit être agréée et elle sera agréée par le gouvernement. Il y va du respect de la signature des partenaires sociaux majoritaires qui l'ont signée », a déclaré, ferme, le premier ministre.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

La réforme du chômage des intermittents (LCI)

Laisser un commentaire