Le réseau diplomatique français doit réduire ses coûts

mardi 7 mai 2013

Rigidité administrative, démarche de modernisation inaboutie, coût en hausse ... Si avec 179 ambassades, la France dispose du troisième réseau diplomatique mondial et du premier réseau européen, il n'en reste pas moins que le réseau diplomatique français peine à se moderniser et surtout coûte cher. C'est le constat fait par la Cour des comptes dans un référé sur l'évolution du réseau diplomatique depuis 2007, qui a été rendu public le 2 mai. « Tenu de réduire son emprise, le ministère a donc au final tenté de préserver le réseau sans procéder véritablement à son adaptation aux nouveaux enjeux », estiment les sages de la rue Cambon.

En clair, pour la Cour des comptes, le réseau diplomatique français « doit et peut être plus efficace ». La Cour des comptes s'est ainsi penchée sur les réformes mises en place à l'été 2008 par le Livre blanc sur la politique étrangère et européenne de la France et par la Révision générale des politiques publiques. Premier constat : le coût du réseau diplomatique français « a progressé de plus 20% depuis 2007 », pour s’établir à 520 millions d'euros en 2011. « Soit à un rythme deux fois supérieur à la norme de dépense de l’État pour la période ». Les Sages notent aussi que le principe d’universalité du réseau et la distinction de trois catégories d’ambassades « n’ont pas entraîné une adaptation suffisante du dispositif ». Quant au redéploiement du réseau vers les pays émergents, des efforts sont encore à faire.

Alors pour réduire les coûts, la Cour des comptes préconise de se tourner vers des agents locaux plutôt que des agents expatriés, et prône des mesures alternatives comme des ambassadeurs non-résidents. Les Sages proposent également de créer un comité ministériel de gestion des postes. Enfin, l’institution, suggère, dans le but de « renforcer la coordination des services de l’État à l’étranger », d’ « étudier la possibilité d’un programme budgétaire interministériel de soutien ».

Dans sa réponse, le ministre des Affaires étrangères déclare « partager pleinement cette analyse », et reconnaît que le réseau diplomatique français « doit mieux répondre à une exigence d'anticipation et d'adaptation ». Laurent Fabius souligne que des réformes ont été lancées dès sa prise de fonctions et qu'une mission pour « définir un plan d'adaptation du réseau d'ici à 2015 » a été mise en place à la fin de l'année dernière.

Caroline Moisson

Pour en savoir plus :

L’évolution du réseau diplomatique depuis 2007 (Cour des comptes)

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