Le retour partiel à la retraite à 60 ans moins coûteux que prévu

jeudi 28 juin 2012

Fortement décriée à droite car trop coûteuse dénonçait-elle, il semblerait que ce soit plutôt l’inverse. Promesse de campagne chère à François Hollande, le retour partiel à la retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler tôt et qui ont cotisé au moins 41 annuités, devrait même être rentable. À en croire les estimations de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, qui ont été rendues publiques mardi, c’est un gain de 600 millions d’euros qui devrait être dégagé. Précision tout de même du président de la Cnav Gérard Rivière : seul le régime général – qui s’applique aux salariés du privé mais qui représente tout de même près de 90 % des assurés – est concerné par ce constat.

 

Pourquoi ? Tout est une histoire de calcul, et à ce jeu-là, le gouvernement s’est trompé. 5 milliards d’euros par an à l’horizon 2017, c’était, dans un premier temps, le coût estimé pour la réforme des retraites, tous régimes confondus. Par la suite, les prévisions ont été revues à la baisse et sont alors passées à 3 milliards d’euros. Pour financer la réforme du retour partiel à la retraite à 60 ans, les cotisations vieillesse, salariale et patronale vont être relevées de 0,25 point chacune en 2017. Une hausse peut-être trop importante au vu des chiffres donnés par la calculette.

 

Ainsi, l’année prochaine, les cotisations rapporteront un milliard d’euros, la réforme, elle, coûtera 450 millions d’euros. En 2020, le bénéfice s’élèvera à plus d’un milliard d’euros : ce seront 2,8 milliards d’euros de cotisations contre 1,7 milliard d’euros pour le retour partiel à la retraite à 60 ans. Divergence aussi sur le nombre de personnes concernées par la réforme. L’an prochain, 110 000 personnes bénéficieraient de ce retour à la retraite à 60 ans, selon la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine. Alors que la Cnav estime de son côté à près de 60 000 le nombre de départs à la retraite.

 

Si comme l’a dit le président de la Cnav, « ce ne sera pas de trop », il ne faut pas non plus se réjouir trop vite… Car le déficit du régime général des retraites prévu par le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale devrait atteindre près de 6 milliards d’euros l’année prochaine.

Caroline Moisson

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