Le professeur Didier Raoult plaide pour la légalisation du cannabis et sa taxation

jeudi 3 juillet 2014
AP
« Plutôt que de (sur)taxer l'hôtellerie, pourquoi pas une taxe sur le cannabis ? ». C’est la question que posait hier sans encombres, le professeur Didier Raoult sur le site du journal Le Point. Dans cet objectif, il propose de légaliser le cannabis dans un premier temps puis de le taxer ensuite en rappelant à quel point la lutte contre la consommation de cannabis est un échec. 41% des jeunes Français reconnaissent en avoir déjà fumé et arrivent en tête des consommateurs de cannabis en Europe, avant les Pays Bas.  Didier Raoult rappelle aussi que le trafic de cannabis nourrit le crime organisé. Or, il reprend sa casquette de chercheur biologiste et de  professeur de microbiologie en affirmant que « Sur le plan de la santé, le cannabis s'avère moins dangereux que la plupart des drogues légales, en particulier le tabac. Ses extraits chimiques commencent même à entrer maintenant dans des stratégies thérapeutiques, en particulier de lutte contre la douleur ou comme euphorisant » et rappelle que « L'addiction au cannabis est très inférieure à celle de la plupart des médications prescrites contre l'insomnie, la douleur, ou l'angoisse ».
 
Taxer le cannabis rapporterait entre 1 et 1,5 Md€
 
En fait, les arguments en faveur de cette drogue dite douce sont nombreux selon le chercheur qui ne prêche pas en l’occurrence dans une chapelle vide et de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui pour la légalisation du cannabis. Il cite en effet, une étude récente publiée en juin dans le Lancet - America embraces treatment for opioid drug overdose – pour montrer que la mortalité liée aux médicaments comportant des opiacés utilisés comme antidouleurs est dix fois supérieure à celle des drogues illégales. Selon l’étude publiée dans la prestigieuse revue, ces médicaments sont devenus aux Etats Unis la première cause de mort accidentelle. 17 000 morts pour les opiacés, 6 000 pour les benzodiazépines, contre 3 000 morts de la cocaïne, 2 000 pour l'héroïne, et une mortalité liée au cannabis négligeable.
Le professeur Raoult s’appuie ensuite sur des chiffres et rappelle qu’une taxation sur le cannabis devenu légal permettrait de gagner entre 1 et 1,5 milliard d'euros, soit l'équivalent des recettes perdues sur le tabac à cause de la cigarette électronique. Didier Raoult conclut : « La taxation de nos vices a toujours fait partie des recettes des États, il n'y a pas de raison d'en exclure le cannabis. Pour mémoire, la mafia est née en Amérique avec le trafic d'alcools, avant que celui-ci ne soit autorisé... et taxé par l'État. Aujourd’hui, des Etats comme le Colorado ont légalisé le cannabis, doit-on suivre cet exemple ?
Véronique Pierron
Pour en savoir plus :
 

 

Laisser un commentaire