Le Grand Paris prendrait-il l’eau ?

jeudi 4 octobre 2012

Un milliard d’euros… et c’est ce petit milliard qui a abouti au miracle de réconcilier les élus franciliens de droite et de gauche. Dans un même cœur d’inquiétudes, leurs voix idoines se sont élevées pour demander des comptes au gouvernement car le milliard d’euros prévu pour le lancement des travaux du Grand Paris manquait au budget 2013. Ce projet voulu par Nicolas Sarkozy en son temps, prévoit d'ici 2025 un métro de 200 km en rocade autour de la capitale, comprenant 72 nouvelles gares. Il représente au total, un investissement d'environ 20 milliards d'euros.

La verte Cécile Duflot qui dirige le ministère de l’égalité des territoires et du logement ne s’est pas désarçonnée en affirmant : « Les engagements de l'Etat seront tenus, précisés et financés » mais il est notamment en attente des résultats de la mission chargée d’évaluer le projet. « A l'issue de ces travaux, le gouvernement arrêtera un plan de financement du projet correspondant à la priorisation qu'il aura décidé, et respectueux de l'effort de redressement des comptes publics », poursuit la ministre. La société du Grand Paris, maître d’œuvre des travaux, va dans le sens du gouvernement en précisant ne « pas avoir besoin de ce milliard ni en 2013 ni en 2014, mais 2015, quand on entrera dans le dur des travaux ».

Gauche et droite [enfin] unies

Des propos rassurants qui n’ont pas empêché Patrick Braouezec président de Paris Métropole, qui réunit 202 collectivités d'Île-de-France, de s’affoler : «  Ce milliard est nécessaire pour lever les emprunts ». « L'enjeu n'est pas que francilien: si la région capitale se porte mal, l'ensemble du pays en subira les conséquences », poursuit-il en agitant la menace de l’effet papillon. Plus trash à droite comme il se doit, le verdict de Valérie Pécresse, chef de l'opposition UMP au conseil régional d'Île-de-France est tout en condoléances. Elle assène que ce budget marque l' « acte de décès du Grand Paris » alors que Laurent Lafon, président du groupe UDI, soupçonne l’Etat du sombre dessein de vouloir abandonner « les Franciliennes et les Franciliens ».

Un catastrophisme qui appelle presque à l’état de siège coté gauche de la gauche lorsque le président du conseil général du Val-de-Marne Christian Favier (PCF) demande à François Hollande de recevoir « d'urgence » les élus de la région. Sur quoi les élus UMP du Conseil de Paris renchérissent : « En dépossédant la Société du Grand Paris d'un milliard d'euros d'ici 2016, le gouvernement condamne la réalisation rapide » de ce réseau de transports. Belle unité encore cimentée par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) qui à peine ombrageuse, menace « que ce sont 10.000 emplois non délocalisables qui seront concernés chaque année durant la durée des travaux ».

Véronique Pierron

 

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