Le coût des déplacements de Hollande pointé du doigt par un député UMP

mardi 13 novembre 2012

On connaissait René Dosière, ce député PS réputé pour passer les dépenses de l’État à la loupe. La droite a désormais le sien en la personne de Jérôme Chartier. Le député UMP a présenté jeudi son rapport dans le cadre des crédits de la mission « Pouvoirs publics » du budget 2013. Oui la dotation globale destinée à la Présidence de la République est en baisse de 5% pour l’année prochaine. Oui les frais de fonctionnement courant vont diminuer de 7,4%. Oui des économies seront également faites avec la mise en concurrence des fournisseurs pour les prestations extérieures (travaux de maintenance, nettoyage…), mais aussi sur le parc automobile ou encore les abonnements à la presse. Jérôme Chartier souligne bien ces économies voire même « s’étonne » lorsqu’il évoque la réduction du coût du spectacle de Noël pour les enfants. Mais les « compliments » s’arrêtent là. Car dans ce rapport, le député UMP saute sur l’occasion pour dénoncer les coûts des déplacements du chef de l’État, et au final le manque de transparence budgétaire. Comprendre que certaines dépenses ne devraient plus faire partie du budget d’autres ministères mais bien dépendre de celui de l’Élysée. Comme, par exemple, l’avion présidentiel.

 

Président « normal », François Hollande préfère le train à l’avion. Une préférence qui a un coût pour Jérôme Chartier. « Chacun sait dans le milieu aéronautique qu'un appareil commence à coûter cher lorsqu'il ne vole pas. Et justement, l'A 330 présidentiel ne vole pas du fait de la décision du chef de l'Etat, et c'est bien ce qui fait qu'il coûte très cher. » Et lorsque François Hollande voyage en train, c’est une « double peine » pour la dépense publique : « Non seulement le déplacement en train doit être payé pour l’ensemble de la délégation qui l’accompagne, mais, pour maintenir leur qualification, les pilotes sont obligés de voler à vide alors qu’ils auraient pu saisir l’opportunité du déplacement à Bruxelles pour effectuer deux heures de vol et quatre approches, qui sont les unes comme les autres des éléments nécessaires à la pratique de leur métier », explique ainsi le député UMP. Et d’estimer que « si l’on réaffectait comme il se doit l’avion présidentiel au budget de la Présidence de la République, il faudrait inscrire 23,3 millions d’euros de déficit, soit près de quatre fois et demi les économies annoncées pour le budget 2013. »

 

La gauche est immédiatement montée au créneau pour dénoncer ce rapport. Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement, parle ainsi d’un rapport « partial qui tente de démontrer que moins vous utilisez l’avion présidentiel plus cela coûte cher au budget de l’Etat ». « Ce qui a changé, c’est l’utilisation de cet avion au titre du fret et du rapatriement sanitaire ». Et de préciser que le ministère de la Défense a procédé à « une optimisation de ces moyens et donc à des économies ». Pour René Dosière, ce rapport est « inconsistant » et au « ton outrageusement polémique ». « Le texte comporte un ensemble de contre-vérités qui expriment la méconnaissance profonde du rapporteur concernant le budget de l'Elysée », a-t-il ajouté. « La méthode qui consiste à imputer à François Hollande les conséquences financières du train de vie somptuaire de son prédécesseur est une manipulation grossière », a pour sa part déclaré Bruno Le Roux, patron du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, allant même jusqu’à parler de « mauvaise foi caractérisée ».

Caroline Moisson

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