La fusion de deux corps d’ingénieurs a entrainé un surcoût global de 13 millions d’euros

mercredi 26 septembre 2012

Le 19 septembre dernier, la Cour des comptes a rendu public un référé adressé le 22 juin 2012 à la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie et au ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt.  Les comptables de la République y mettent en cause la gestion du corps des ingénieurs des ponts, des eaux et des forêts (IPEF), créé par la fusion le 1er octobre 2009, du corps des ingénieurs des ponts et chaussées et du corps des ingénieurs du génie rural, des eaux et des forêts . La cour constate que  cette fusion loin de générer les économies escomptées alors, a en fait, entrainé un surcoût global de… 13 millions d’euros. Surcoût dû en particulier à l’harmonisation des régimes indemnitaires. Ce à quoi, les deux ministres Delphine Batho et Stéphane Le Foll, ont rétorqué dans une note commune datée du 20 aout 2012 : « Compte tenu du caractère récent de la création du corps des IPEF (publication des textes au dernier trimestre 2009) et des modalités d’organisation de la gestion du nouveau corps (mise en place du CEIGIPEF à l’été 2010), il est important que la convergence des pratiques de gestion se mettent en place progressivement, afin d’assurer la continuité avec  les usages antérieurs ».

Mais les sages de la rue Cambon ne s’arrêtent pas là et notent  en plus que les missions des IPEF, « tout en étant recentrées sur les questions liées au développement durable, ne dégagent pas de cohérence d’ensemble ». Le pilotage du corps est dispersé entre plusieurs instances et la gestion conjointe par les deux secrétariats généraux des ministères de rattachement nécessite une coordination permanente, source de lourdeurs et de délais.

Un constat assez négatif qui amène la Cour à recommander de remédier à ces insuffisances en confiant notamment un rôle plus opérationnel au chef du corps des IPEF. Elle va plus loin en estimant  que sans mesures adéquates, « les insuffisances qu’elle a constatées risquent d’altérer l’attractivité du nouveau corps auprès des jeunes, alors même que les besoins de la France en ingénieurs polyvalents et bien formés ne peuvent aller qu’en s’accroissant ».

Véronique Pierron

 

Laisser un commentaire