La France se réjouit de sa première vente de rafale à l’international

lundi 16 février 2015
AP

La très bonne nouvelle pour l’industrie aéronautique française est tombée jeudi dans la soirée par un communiqué de presse de l’Elysée.  « Les autorités égyptiennes viennent de me faire savoir leur intention d'acquérir 24 avions de combat Rafale et une frégate multimissions (FREMM), ainsi que les équipements associés. Ces équipements permettront à l'Égypte d'accroître sa sécurité et de jouer tout son rôle au service de la stabilité régionale, a ainsi annoncé François Hollande. « Le Rafale remporte son premier contrat export. »

Cette vente est exceptionnelle de par la rapidité de sa conclusion : 3 mois après la venue à Paris du président Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi reçu à l’Elysée par François Hollande. L’Egypte est en effet soucieuse de renforcer sa puissance militaire pour faire face aux conflits régionaux, entre la Libye livrée à elle-même et un foyer pour le groupe islamiste Daesh et le désert du Sinaï en proie aux intrusions djihadistes venus de Syrie.

Le contrat, d’un montant de 5,2 milliards d’euros, porte sur la livraison de 24 avions de combat Rafale, d’une frégate multimissions (FREMM), de missiles ainsi que d’autres équipements d’ici à 5 ans, et s’accompagne d’un accord de partenariat stratégique entre la France et l’Egypte ainsi que d’un programme de formation pour les pilotes et les marins égyptiens.

L’Egypte a demandé à la France que les trois premiers Rafale et la frégate soient livrés en priorité et ce avant le 5 août, date de l’inauguration de l’élargissement du canal de Suez. Le reste de la commande sera honorée à partir de 2018.

Ce premier contrat décroché par Dassault et la France « va faire boule de neige » espère Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, le constructeur du Rafale. « Il y a d’autres clients potentiels au Moyen-Orient. Le Qatar s’y intéresse [...] ainsi que d’autres pays voisins. » L’Inde notamment, avec qui la France est en pourparlers depuis janvier 2012 pour la vente de 126 avions Rafale.

Mais cette vente historique fait aussi grincer quelques dents compte tenu de la répression exercée par le régime égyptien pour asseoir son autorité. « La question qu'on peut se poser, c'est : « Est-ce que ces avions aujourd'hui ne vont pas servir à commettre des violations du droit international humanitaire ou des droits humains ? » On sait que l' Égypte en matière de recours à la force ne s'est pas montrée jusqu'à maintenant respectueuse du droit international", note Aymeric Elluin, chargé de la campagne Armes et Impunité au sein d’Amnesty International France.

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sera le représentant de la France lors de la cérémonie de signature des contrats au Caire lundi avec le président égyptien Al-Sissi. Il sera accompagné des PDG des entreprises concernées, Eric Trappier de Dassault Aviation pour le Rafale, Hervé Guillou de DCNS pour la frégate et Antoine Bouvier de MBDA pour les missiles.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :


L'Egypte a paraphé (Le Monde)

Inde et France pressés d'aboutir (Les Echos)

Avec l'Egypte, le Rafale entame sa carrière internationale (Le Figaro)

 

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