La Cour des comptes dresse le bilan de la diplomatie française

jeudi 9 mai 2013

La diplomatie française employait « plus de 5500 agents en 2011 » (y compris les effectifs consacrés à la sécurité). Selon un récent rapport de la Cour des comptes, « les effectifs du réseau diplomatique ont été réduits de 5,3% (-307) depuis 2007 ». La France dispose toutefois du troisième réseau mondial et du premier au niveau européen, avec 163 ambassades bilatérales et 16 représentations multilatérales. Un réseau en pleine évolution, conséquence du Livre blanc sur la politique étrangère et européenne et de la Révision générale des politiques publiques.

Parmi ses constatations, la Cour des comptes souligne le paradoxe entre la baisse des effectifs et la hausse du budget alloué à la diplomatie. En 2011,  ce coût était estimé à 520 millions d’euros (hors dépenses centralisées de soutien), soit une augmentation de 20% depuis 2007. Un chiffre considérable, puisqu’en comparaison le réseau britannique coûtait en 2011 près de 20% de moins que le réseau français (environ 425 millions d’euros).

La Cour des comptes dénonce notamment « un recrutement local limité malgré ses avantages financiers » ou encore une « évolution des effectifs qui reflète encore davantage le poids de l’histoire que l’évolution des équilibres stratégiques ».

C’est pourquoi le rapport préconise de « poursuivre et d’accentuer certains efforts », comme le « reformatage des petits postes et la réorientation du réseau vers les pays à forts enjeux ». La Cour des comptes conseille également au ministère des Affaires étrangères de « mieux maîtriser les coûts », grâce à une « politique de substitution d’agents de droit local aux agents expatriés » et « la mise en œuvre de moyens alternatifs » (ambassadeurs non-résidents, régionalisation, colocalisation avec d’autres pays…)

Afin d’améliorer l’organisation du réseau diplomatique, la Cour prône la création d’un « comité ministériel de gestion des postes » et « l’amélioration des modalités de répartition des moyens ». Elle appelle également à étudier la possibilité d’un « programme budgétaire interministériel de soutien ».

 

Violaine Badie

Pour en savoir plus :

L’évolution du réseau diplomatique depuis 2007 (Cour des comptes)

 

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