Gaudin veut faire entrer les visites de ministres dans les comptes de campagne de Mennucci

jeudi 30 janvier 2014

Le maire de Marseille n’est pas content. Il vocifère contre les visites de ministres  qui « viennent « chaque semaine à Marseille soutenir le candidat gouvernemental. Eh bien c'est pas la déontologie républicaine, c'est un peu excessif ». Fustigeant le « mélange des genres », le premier magistrat de la Cité Phocéenne a annoncé son intention de saisir la commission des comptes de campagne alors que Manuel  Valls était en visite dans la ville lundi. Jean-Claude Gaudin a l’intention de demander « que les visites, comme ce soir par exemple dans une permanence électorale, soient intégrées dans les comptes » de campagne de Patrick Mennucci.

Une colère qui a été déclenchée par le fait que le ministre de l’intérieur se soit rendu en fin d’après midi lundi, aux cotés du député socialiste à l’inauguration du local de campagne de Christophe Masse, tête de liste PS dans les 11-12e arrondissements, secteur susceptible de basculer à gauche en mars.  Et de fait, Manuel Valls a troqué ses habits de ministre contre ceux de militant en musclant son discours pour assener des coups au « double langage de la municipalité » qui ne reconnait pas les bons résultats obtenus par le gouvernement à Marseille tout en renvoyant la responsabilité de la sécurité à l’Etat.

« Rien n'est acquis, mais les chiffres sont là », a argué le ministre avant d’ajouter que sur l’ensemble de la ville « les atteintes volontaires à l'intégrité physique ont baissé de 13,3%, les violences crapuleuses reculent de 20,7%, le nombre d'arrachages de colliers a été divisé par deux, (...) les atteintes aux biens (sont) en repli de 7,4%, dont 3,2% pour les cambriolages ».  Il s’est aussi félicité de « taux d’élucidation » en hausse ».  Manuel Valls a ensuite avancé les saisies d’armes à feu qui ont été au nombre de 532 en 2013 dont une vingtaine de kalachnikov. « La sécurité n'est ni de gauche ni de droite. Mais moi, ce que je demande aux Marseillais, c'est de juger sur pièces, de regarder de près. Qui, hier, avait supprimé des postes de policiers et de gendarmes? Qui, hier, avait laissé des quartiers à l'abandon? Qui, hier, ne s'occupait pas de ceux qui souffrent? », a décoché, résolument militant, le ministre devant les socialistes.

Jean-Claude Gaudin  qui avait demandé en mars 2013 l’aide de l’Etat pour la sécurité de Marseille, a rétorqué à ces attaques en défendant son bilan sur la sécurité. Il a énuméré l’installation de vidéo-protection, l’augmentation des effectifs de la police municipale passé de 240 agents en 2011 à 315 en 2015 ou encore l’équipement en armes non mortelles.  Mais au final a quand même rétorqué : « C'est à l'Etat d'assurer la sécurité des personnes et des biens, et quoi qu'ils en disent ils ne le font pas mieux qu'avant. Au gouvernement socialiste de faire l'effort et moins de discours ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

La commission des comptes de campagne (site officiel)

L’aide de l’Etat pour la sécurité de Marseille (Le Monde)

 

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