Secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie : Qui est Annick Girardin?

lundi 5 mai 2014
Crédit : Gouvernement.fr

Née le 3 août 1964 à Saint-Malo, mère d'une fille et deux fois grand-mère, elle est la première élue de Saint-Pierre-et-Miquelon à faire son entrée au gouvernement. Le poste de secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie était, depuis 2012, séparé en deux postes distincts : celui de ministre délégué au développement avec Pascal Canfin et celui de ministre déléguée à la francophonie avec Yamina Benguigui. Un double portefeuille pour Annick Girardin qui ne semble pas s’en plaindre. Lors d’une audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat le 15 avril 2014, elle défend ce mariage comme « une logique de complémentarité et d'efficacité » et indique que ce n'est pas un « renoncement. »

Interrogée sur ses intentions par BFMTV après sa nomination au gouvernement, elle dit vouloir « porter les couleurs de la France, se battre aux côtés des autres ministres du gouvernement pour faire en sorte que la France se relève des difficultés qu'elle connaît aujourd'hui, soit demain plus forte pour aller vers une compétitivité plus grande, mais aussi plus de solidarité envers l’ensemble des français. »

En 1983, Annick Girardin, cadre de la fonction publique catégorie A, devient fonctionnaire territoriale à Saint-Pierre-et-Miquelon.

En 1999, elle entre comme membre au Parti Radical de Gauche (PRG) avant d’être, en 2000, vice présidente de la section locale du Parti Radical de Gauche, tête de liste de l’équipe “Cap sur l’avenir” aux cantonales et membre du conseil territorial de Saint-Pierre et Miquelon.

Toujours en 2000, elle est élue conseillère générale PRG de l’archipel.

En mars 2001 et février 2002, elle est tête de liste de l’équipe “Cap sur l’avenir” aux municipales à Saint-Pierre et conseillère municipale de la ville de Saint-Pierre entre 2001 et 2008.

En juin 2002, elle se présente comme candidate à l’élection législative, en mars 2006, comme tête de liste de l’équipe “Cap sur l’avenir” aux cantonales. Elle est alors également conseillère territoriale du canton de Saint-Pierre.

En 2007, Annick Girardin, candidate du mouvement cap sur l'avenir, proche du Parti radical de gauche, est élue députée PRG de la 1ère circonscription de Saint-Pierre-et-Miquelon à l’Assemblée nationale. C’est la première fois en vingt ans que cela se produit pour l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle est largement réélue en juin 2012 dès le premier tour.

En mars 2012, elle se présente comme tête de liste de l’équipe “Ensemble pour l’avenir” aux territoriales. La même année, elle prend les fonctions de membre du Conseil exécutif du Parti radical de gauche.

A l’Assemblée nationale, elle s’illustre sur différents fronts. Elle se bat d’abord pour l'extension de la zone économique exclusive de la France jusqu'aux limites du plateau continental de Saint-Pierre-et-Miquelon: un enjeu économique majeur pour que la France maintienne ses droits maritimes dans la région et récupère une zone de pêche perdue au profit du Canada.

Annick Girardin fait voter le 18 février 2014 une résolution unanime des députés, tous bords confondus, affirmant leur soutien  à la démarche engagée par la France visant à faire respecter ses droits légitimes sur le plateau continental au large de Saint-Pierre-et-Miquelon.

Le 16 avril 2014, alors qu’Annick Girardin est devenue secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie, le dossier final revendiquant l’extension du plateau continental au large de Saint-Pierre-et-Miquelon est déposé auprès de la Commission de l’ONU.

Alors membre de la commission des Finances de l'Assemblée en 2013, elle est l’auteure de l’amendement visant à assujettir les clubs sportifs professionnels étrangers affiliés à une fédération française et participant à un championnat français (comme l'AS Monaco) à la taxe de 75% sur les hauts salaires. Cet amendement sur le club de foot monégasque a finalement été rejeté par les députés le 13 décembre 2013.

Annick Girardin a également occupé différentes autres fonctions dans sa carrière politique: vice-présidente de la commission des affaires européennes (nommée en juillet 2012 pour suivre les affaires de l’Union européenne), membre de la Délégation française à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, membre de la Commission nationale de l’évaluation des politiques de l’Etat Outre-mer, membre du Conseil Consultatif Franco-Canadien des Pêches et membre de la Délégation française à l’assemblée de l’Union de l’Europe Occidentale (UEO).

La nomination d’Annick Girardin au poste de secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie s’inscrit dans un contexte délicat et particulièrement intense : proposition par la Commission européenne d’instituer une taxe sur les transactions financières, dont une partie des recettes pourrait être versée pour l’aide au développement, examen du premier projet de loi sur la politique de développement et de solidarité internationale, mais surtout inquiétudes suite à la baisse du budget français consacré à l’aide publique au pays du sud. En effet, l’Organisation pour la Coopération et le Développement économique (OCDE) a révélé les derniers chiffres du bilan 2013 : la France verse 10 % de moins qu’en 2012 pour l’aide au développement.

Il est à parier que la secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie aura fort à faire dans ses nouvelles responsabilités.

Fanny Dassié

Laisser un commentaire