Philippe Martinez, le nouveau visage de la CGT

mardi 3 février 2015
Sipa/AP

Il succède à Thierry Lepaon, contraint de démissionner le 7 janvier après les différentes polémiques sur son train de vie, des frais de rénovation de son appartement et de son bureau au montant de la prime touchée lors de sa prise de fonction. Philippe Martinez, 53 ans, a enfin été élu ce mardi secrétaire général de la CGT, avec 93,4 % des voix au Comité confédéral national (CCN). Son équipe de dix membres, elle, a recueilli 88,8% des suffrages. Mettant ainsi fin à trois mois de crise à la CGT, premier syndicat français. Philippe Martinez avait été désavoué une première fois, le 13 janvier. Car il avait dû remanier son équipe qui était alors jugée trop proche de Thierry Lepaon.

Mais qui est Philippe Martinez qui a désormais la lourde tâche de redresser la CGT ? Derrière sa moustache, se cache un homme d’origine espagnole, peu connu du grand public, qui a une réputation de bosseur et de dur en affaires. Il a gravi les échelons un à un. Philippe Martinez est un ancien technicien de Renault Boulogne-Billancourt, où il était délégué syndical central. En 2008, il a pris la tête de la Fédération de la métallurgie, la troisième la plus importante à la CGT, avec près de 60 000 adhérents.

Réputé pour être proche du Parti communiste, Philippe Martinez n’est pas connu pour être un réformiste. Quelqu’un de « plutôt classique qui ne fera pas forcément évoluer la CGT, mais qui ne basculera pas dans la radicalité non plus », juge le responsable d’un autre syndicat dans Libération. « C’est quelqu’un qui sait écouter, qui accepte d’être convaincu si vous avez des arguments », confie un de ses proches toujours au quotidien. « Son seul défaut, c’est peut-être de ne pas dire quand les choses vont bien. » Selon l’entourage de François Hollande, cité par Libération, « il faudra surtout qu’il réforme très vite la CGT, sans quoi les guerres internes vont continuer. À lui, désormais, de faire ses preuves…»

Principaux objectifs : restaurer l’unité, redéfinir une ligne pour la CGT et retrouver de la crédibilité. « Pour refaire l'unité de la CGT après des mois de guerres intestines, la nouvelle direction va hausser le ton », a déclaré Bernard Vivier, le directeur de l'Institut du travail, au Figaro.

Philippe Martinez devrait en tous cas rester à la tête de la CGT jusqu’au printemps 2016, date du prochain congrès du syndicat.

Caroline Moisson

Pour en savoir plus :

Election du Bureau confédéral, de l’Administratrice et du Secrétaire général (CGT)

Philippe Martinez, un orthodoxe à la barre de la CGT (par Frédérique Roussel et Luc Peillon, Libération)

Une CGT plus dure avec Philippe Martinez (par Cécile Crouzel, Le Figaro)

 

Laisser un commentaire