Ambassadeur de France en Allemagne : Qui est Maurice Gourdault-Montagne?

mardi 31 décembre 2013

Maurice Gourdault-Montagne, né le 16 novembre 1953, a mené une carrière diplomatique riche en hautes responsabilités, promouvant le développement économique et culturel de la France dans tous ses postes à l’étranger. Il est Ambassadeur de France à Berlin depuis le 14 mars 2011.En sixième, il commence son apprentissage de l’allemand sur les conseils de son père, c’est à ce moment là qu’il prend goût à la langue et au pays.

Diplômé en droit de l’Institut d’études politiques (IEP), il a également une maîtrise de droit de Paris 2 Assas et un diplôme de l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) en hindi et ourdou ainsi qu’un DEUG d'allemand de la Sorbonne.

Il débute dans la fonction diplomatique en 1978 à la Direction d’Asie et Océanie au ministère des Affaires étrangères après avoir réussi le concours d’Orient, un parcours peu commun pour entrer au Quai d’Orsay.

Entre 1981 et 1983, il est en poste en Inde en tant que premier secrétaire à l’Ambassade de France de New Delhi où il peut mettre en pratique et consolider sa connaissance de l’hindi et de l’ourdou, langues qu’il a étudié à l’INALCO.


En 1986, il intègre l’administration centrale au cabinet du ministre des Affaires étrangères jusqu’en 1988 puis pendant trois ans est conseiller aux Affaires politiques et aux Relations bilatérales à l’Ambassade de France à Bonn. Il assiste ainsi, au plus près, à la chute du mur de Berlin. Maurice Gourdault-Montagne devient ensuite directeur adjoint de la Presse, de l’Information et de la Communication, puis porte-parole adjoint du Quai d'Orsay de 1991 à 1993 et directeur adjoint du cabinet du ministre Alain Juppé jusqu’en 1995. Il prend le poste de directeur de cabinet à Matignon de mai 1995 à mai 1997.

L’année d’après, il s’envole pour le Japon et devient Ambassadeur de France à Tokyo et ce jusqu’en 2002. Alors que Jacques Chirac entame son second mandat en tant que Président de la République, Maurice Gourdault-Montagne, qui se dit volontiers « chiraquien », devient son conseiller diplomatique.

En 2003, lors du sommet du G8 à Evian, il porte de titre de sherpa en tant que représentant de la présidence française.

Son statut de représentant personnel du Président de la République ne s’arrête pas là. Il est chargé du dialogue stratégique franco-indien et du dialogue stratégique franco-chinois entre 2002 et 2007.

En 2007, Nicolas Sarkozy, tout juste nommé Président de la République, lui offre le poste d’Ambassadeur à Londres. C’est Maurice Gourdault-Montagne qui lance le Plan Ecole, un forum d’échanges coordonné par l’Ambassade de France qui permet d’assister les acteurs de la communauté éducative afin de prévoir les évolutions du réseau des établissements français au Royaume-Uni. Ce plan école a permis l’acquisition du site du Kingsway College à Camden.

En mars 2011, il est remplacé par Bernard Emié. C’est le moment pour lui d’effectuer son second séjour en Allemagne après Bonn entre 1988 et 1991 pour prendre son poste actuel d’Ambassadeur à Berlin le 14 mars 2011. Il succède ainsi à Bernard de Montferrand.

Lors de l’élection à la Présidence de la République de François Hollande, Maurice Gourdault-Montagne fait passer un message, se montrant Chiraquien avant tout, et non Sarkozyste. Il apporte ainsi son soutien et sa loyauté envers le nouveau Président de gauche.
Il est promu officier de la Légion d’Honneur en avril 2010 mais ne reçoit sa décoration que le 2 juin 2010 des mains d’Alain Juppé pour qui il fût son directeur de cabinet à l’Hôtel Matignon. Le 16 février 2012, il est élevé à la dignité d'Ambassadeur de France en Conseil des Ministres.

Egalement Chevalier de l’Ordre National du Mérite, Maurice Gourdault-Montagne participe en juin 2012 à une tombola caritative pour les enfants victimes d'accidents vasculaires cérébraux à Berlin et remporte un cabriolet Volkswagen d'une valeur de 46 000 euros. S’il dit qu’il utilisera cette voiture dans le cadre privé, il parle néanmoins de soutenir l’association en retour.

En avril 2013, Maurice Gaurdault-Montagne, qui est père de cinq enfants, met dans l’embarras le Quai d’Orsay. En effet, il annonce que la Maison de France à Berlin qui abrite l’Institut français, un cinéma, des salles de cours et une bibliothèque, sera vendue pour renflouer les caisses de l’Etat français. L’Institut français lui ne fermera pas. Il sera délocalisé dans l’Ambassade de France à Berlin et aucun emploi ne sera supprimé. Tollé du côté des allemands qui font circuler une pétition. Ils voient en la Maison de France un symbole de l’amitié franco-allemande après la Seconde Guerre mondiale (le bâtiment a été inauguré par le Général De Gaulle, et François Mitterrand y a reçu le chancelier allemand Helmut Kohl en 1985).

Au Quai d’Orsay, le ministère des Affaires étrangères prend aujourd’hui ses distances avec son propre ambassadeur sur ce sujet, estimant qu’il s’est engagé trop rapidement. Maurice Gaurdault-Montagne, lui, assure que c’est le Quai d’Orsay lui-même qui avait poussé à cette vente.

 

Pour en savoir plus :

Berlin défend son village français (Le Monde)

 

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