Ambassadeur de France au Danemark : Qui est François Zimeray ?

mardi 4 mars 2014
Crédit : Nations unies

Depuis l’adolescence, il s’est découvert une passion pour l’humanitaire et s’est engagé pour la défense des droits de l’homme. En 1979, il découvre le génocide cambodgien et fonde sa première association dont le but est d’accueillir les réfugiés, avant de se rendre lui même sur place, à l’âge de 24 ans, dans les camps à la frontière thaïlandaise. Plus tard en 2006, il joue un rôle décisif pour mobiliser et sensibiliser l’opinion française et les politiques sur la guerre au Darfour et prend une rôle décisif dans l'organisation de la campagne européenne pour y faire cesser les massacres. Il s’engage pour SOS Darfour, dénonçant les massacres perpétrés et se rend en 2007, accompagné du philosophe Bernard-Henri Lévy, à la frontière Tchadienne dans les camps de réfugiés.

En parallèle, son engagement politique se développe. Laurent Fabius n’y est pas pour rien. Intime de Zimeray, il était également témoin de son mariage et l’a fait venir sur ses terres de Seine-Maritime. C’est ainsi qu’en 1989, François Zimeray gagne la mairie du Petit Quevilly en Seine-Maritime, devenant le plus jeune maire d’une grande commune française. Il sera réélu en 1995 sans opposition réelle, puis une troisième fois en 2001. Toujours en 2001, il devient président de l’Agglomération de Rouen.

Il dira d’ailleurs de cette période: « J’ai tout appris sur le terrain et nous avons conduit un travail ambitieux en construisant la médiathèque François-Truffaut, en créant le premier métro sur gazon en France, en embellissant la ville, en rénovant des milliers de logements qui avaient été laissés à l’abandon ».

De 1999 à 2004, il est député au Parlement Européen, élu sur la liste de François Hollande. Il siège à la Commission juridique et à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense et participe aux travaux de la Charte des Droits Fondamentaux. Partisan de la paix au Proche-Orient, il demande qu’une commission d’enquête parlementaire étudie l’usage des fonds européens par l’Autorité palestinienne. Sa dénonciation obstinée de la corruption des chefs de l’Autorité Palestinienne va avoir des conséquences au sein même de son parti politique : le parti socialiste rejette son investiture pour les européennes de 2004. Il quitte alors le Parlement européen.

Avocat de formation, François Zimeray est membre du barreau de Paris et du barreau Pénal International. Pendant vingt ans, il travaille au sein de l’important cabinet d’affaires Jeantet&Associés. Il intervient auprès de la Cour Pénale Internationale pour représenter les victimes des dirigeants Khmers rouges, défendre un enfant-soldat en République Démocratique du Congo, et obtiendra la libération d’opposants politiques au Laos. Il fonde par ailleurs en mai 2009 l'Alliance des Avocats pour les Droits de l’Homme, structure associative apportant une consultation juridique gratuite aux ONG, associations et aux institutionnels dédiés aux droits de l’Homme. Il est également Membre de l’Institut français des experts juridiques internationaux (IFEJI).

Le 13 février 2008, il est nommé par Nicolas Sarkozy, sur proposition de Bernard Kouchner alors ministre des Affaires étrangères et européenne, Ambassadeur pour les droits de l’homme au sein de la diplomatie française, poste qui le conduira à effectuer plus de 120 missions à travers le monde.

Son rôle est d’élaborer une stratégie d’action de la diplomatie française en matière de droits de l’homme en respectant les engagements pris par la France au niveau européen et international. Pour cela, il dispose de plusieurs axes de travail : animer une réflexion française sur les droits de l’homme, valoriser les idées françaises au niveau international, suivre la négociation et la mise en oeuvre des accords internationaux et promouvoir l’identité francophone en matière de droits de l’homme.

Lors d’un colloque à l’UNESCO en 2010, François Zimeray pointe du doigt l’importance du respect des droits de l’homme : « les droits de l’homme sont universels, certes, mais le désir de domination des hommes sur les autres n’est pas moins universel, le désir de domination des hommes sur les femmes est universel lui aussi. C’est cette universalité-ci qu’il faut combattre et notre outil pour la combattre c’est l’universalité des droits. »

Son combat pour les droits de l’homme va se faire au travers de rencontres, de visites et de missions sur le terrain. Il se rend notamment à Bagdad, en Colombie, au Sri Lanka, au Honduras, au Burundi, au Tchad, au Rwanda, en Algérie, en Libye, à Gaza, à la frontière Syrienne auprès des réfugiés pour trouver des preuves de crimes contre l’humanité, en Russie à Moscou où il assiste, comme représentant de la France, au procès de Michael Khodorkovski. Moscou également où il rencontre les avocats des Pussy Riot. En novembre 2011, il est l’un des premiers occidentaux à rencontrer à Rangoon l’opposante birmane Aung San Suu Kyi. A Kiev, il assiste au procès de l’ancienne Premier ministre ukrainienne Ioulia Tymoshenko et met tout en oeuvre pour lui rendre visite en prison à Kharkiv, en Ukraine. En vain. En novembre 2012, François Zimeray se rend au Cameroun où il plaide en faveur des libertés et des droits humains. Il y rencontre Thierry Michel Atangana, un homme d’affaires incarcéré pour détournement de fonds publics, et libéré en février 2014 après 17 années passées en détention.

Son engagement, il le tient sous tous les fronts : aux Nations-Unies à New York, il préside le forum sur les enfants-soldats lors de l’Assemblée générale, et s’attache à révéler au grand jour des sujets rarement évoqués dans les médias comme celui des enfants-sorciers ou du viol des femmes comme arme de guerre. A Genève, il défend devant la tribune du Conseil des droits de l’Homme, le rapport de la France à l’Examen Périodique Universel qui consiste à rendre compte des pratiques en matière de droits de l’homme, tous les quatre ans et demi, dans tous les pays du monde.

En Octobre 2013, François Hollande nomme François Zimeray ambassadeur de la République française auprès du Royaume de Danemark, en remplacement de Véronique Bujon-Barré. Il a remis le 8 novembre ses lettres de créance à Sa Majesté la Reine Margrethe II.

François Zimeray a été fait chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur et Officier de l’Ordre royal du Cambodge.


Fanny Dassié

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