Un G20 sous tension

mardi 19 juin 2012

La crise de la dette européenne est au cœur des discussions du G20 qui se tient à Los Cabos au Mexique. Principale pomme de discorde entre, notamment la France et l’Allemagne : la place accordée à la croissance et à la rigueur. Selon le ministre du Travail, Michel Sapin, cette rencontre entre pays les plus industrialisés et pays émergents est faite pour surmonter ces tensions. Il affirme, après sa rencontre avec les partenaires sociaux, qu’un consensus existe sur le fait que la croissance, l’emploi et le dialogue social sont « indispensables pour remettre d’aplomb nos économies ».

 

Mais s’il considère que les propos de Barack Obama appelant à « rééquilibrer » les budgets et à « porter la croissance » pour « résoudre les problèmes du monde », ont fait « chaud au cœur du président de la République qui dit cela depuis de nombreux mois ». José Manuel Barroso, le président de la commission européenne, précise que les dirigeants européens ne sont « pas venus ici pour recevoir des leçons de démocratie ou de politique économique. »

 

Loin d’être le cadre de l’apaisement des tensions, il a même été le terrain d’une joute verbale entre le ministre du Travail français et le Premier ministre britannique. Lors d’une réunion à Los Cabos avec des chefs d’entreprise, en marge du G20, ce dernier a ironisé sur le projet de François Hollande de taxation à 75% des revenus au-delà d’un million d’euros par an, en déclarant « dérouler le tapis rouge » pour les entreprises françaises qui fuiront cette imposition.

 

Michel Sapin a répliqué, sur le même ton que celui qui a abaissé le taux le plus élevé d’impôt sur le revenu en début d’année, que ce tapis rouge « risque de prendre l’eau », avant de nuancer : « Je pense que c’est un propos qui lui a échappé ». Bernard Cazeneuve, ministre des Affaires européennes, a quant à lui, répondu : « Il y a des patrons français qui sont patriotes, il y a dans l’arsenal (…) des mesures qui favoriseront l’investissement et qui inciteront les entreprises à rester en France ».

Anne Laure Chanteloup

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