Piraterie : les sociétés armées privées bientôt au secours des navires français

lundi 6 janvier 2014
AP

Frédéric Cuvillier a présenté vendredi en conseil des ministres un projet de loi visant à autoriser la présence d’agents de sécurité privés sur les navires français. L'objectif de cette loi est d'accroitre la protection des embarcations françaises contre les actes de piraterie. Il s'agit « de renforcer le pavillon français », a précisé le ministre des Transports lors d'une conférence de presse. « En effet, la France était l’un des derniers pays européens à ne pas avoir autorisé la protection de navires par des entreprises privées », a ajouté le ministère dans un communiqué. De fait, 11 pays de l'Union européenne sur les 15 disposant d'une flotte importante autorisent déjà la présence d’entreprises privées armées à bord de leurs navires.

L'image sulfureuse des sociétés armées privées

« Je pense que cela contribuera à faire reculer la piraterie maritime, laquelle s’accroît au large des côtes du Golfe de Guinée », a commenté sur RFI Jack Lang qui, en 2010, avait été missionné par l'ONU pour enquêter sur les attaques de piraterie au large de la Somalie. « Ce qui est à remarquer dans ce projet de loi, c’est qu’il ouvre la voie à la présence d’agents privés, mais en même temps tout est placé sous le contrôle de l'État. Et je m’en réjouis. Ces forces privées sont des forces qui doivent offrir toute une série de garanties », a ajouté l'ancien ministre de la Culture, évaluant  le coût de la piraterie « pour les armateurs, entre 5 à 8 milliards d’euros ».

« Aujourd'hui, c'est l'armée qui protège les navires battant pavillon français et nous n'avons plus assez de militaires pour ce type d'opérations », expliquait en juin à 20 minutes le député UMP Christian Ménard. Les sociétés privées seront donc là pour palier à ce défaut de l'armée française. Mais celles-ci font parfois l'objet d'une image sulfureuse, notamment la plus célèbre d'entre elles, l'américaine Blacwater. Cinq agents de la société avait été accusés d'avoir tirés sur des civils désarmés en Irak en 2007, tuant entre 14 et 17 personnes selon les sources.

Entre 2 et 7 navires français attaqués chaque année

Pour éviter tout débordements, le projet de loi présenté par Frédéric Cuvillier prévoit donc que l’usage de la force sera limité aux cas de légitime défense. Surtout, les conditions d’armement seront strictement encadrées. Entre 2 et 7 navires français font l'objet d’actes de piraterie, selon le ministère des Transports.

 

Sylvain Chazot

Pour en savoir plus :

La lutte contre la piraterie en Somalie coûte «entre 5 et 8 milliards d'euros» selon Jack Lang (RFI)

 

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