Paris et Londres évoquent une intervention militaire en Syrie

samedi 1 septembre 2012

Paris et Londres seraient-ils réconciliés ? C’est en tous les cas ce que laisse supposer la conférence de presse conjointe donnée par les ministres des affaires étrangères des deux pays frères ennemis. Laurent Fabius et son homologue britannique William Hague ont de concert, prévenu le président syrien Bachar al Assad qu’ils envisageaient une opération militaire pour mettre en place une zone de sécurité pour les civils et ce, malgré la paralysie du Conseil de sécurité des Nations unies.

De façon symbolique d’ailleurs, cette conférence s’est tenue juste avant la réunion du Conseil du jeudi 30 aout qui devait aborder les moyens de résoudre la crise humanitaire en Syrie. « Nous n'écartons rien et avons prévu des solutions pour un large éventail de solutions », a déclaré le chef de la diplomatie britannique avant d’ajouter : « Nous devons également dire clairement que tout ce qui ressemble à une zone de sécurité nécessite une intervention militaire et c'est bien sûr quelque chose qui doit être considéré avec beaucoup de précaution ». Placide, Laurent Fabius a estimé de son coté que « si Assad tombe rapidement, alors la reconstruction pourra commencer. Mais si malheureusement le conflit se poursuit, alors nous devons examiner plusieurs solutions. Nous devons être réalistes ». Cette annonce répond aux vœux insistants du chef de la diplomatie turque qui avait exhorté l’ONU d’instaurer une zone refuge  en Syrie pour les civils fuyant les combats.

La France, qui préside le Conseil pour le mois d'août, espérait que celui-ci pourrait s'accorder afin de palier le manque d'aide humanitaire et avait convoqué le Conseil de Sécurité du 30 aout en ce sens. Las ! L'absence des ministres chinois et russe des Affaires étrangères à cette réunion rappelle l'impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité sur le dossier syrien. De guerre lasse, la France et la Grande-Bretagne ont annoncé une augmentation de leur aide humanitaire - trois millions de livres (3,8 millions d'euros) pour Londres, cinq millions d'euros pour Paris - et appelé les autres pays à les imiter.

Véronique Pierron

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