Paix et sécurité internationales : la France soutient « la création d’une architecture régionale de sécurité »

jeudi 8 août 2013

Mardi, lors de d’une réunion du Conseil de sécurité à New York consacrée à la coopération entre les Nations unies et les organisations régionales et sous-régionales, la France, par la voix du chargé d’affaires a.i. auprès des Nations unies, Alexis Lamek, a souligné la contribution « essentielle » des organisations régionales face à la « gravité et au nombre de conflits dans le monde ». Elle permet à ces organisations, agissant sous mandat onusien, « de bénéficier d’une légitimité forte » et à l’ONU « de bénéficier de l’expertise et de moyens opérationnels » de ces organisations. Elle a plaidé pour un rôle accru de ces organisations au nom du « principe de subsidiarité » et d’une « logique de responsabilisation et d’appropriation des acteurs régionaux ».

La France a rappelé son implication dans diverses organisations et son soutien à « la création d’une architecture régionale de sécurité », mais a précisé qu’il fallait « rester vigilants sur les risques d’une fragmentation de la sécurité collective », la « responsabilité principale » du maintien de la paix et de la sécurité internationales incombant au Conseil de sécurité, selon la Charte des Nations unies. La coopération entre les Nations unies et les organisations en matière de paix et de sécurité « doit continuer à s’exercer conformément aux principes et aux dispositions pertinentes de la Charte des Nations unies, et sous l’égide du Conseil de sécurité ».

Le « bel exemple » de coopération au Mali et le « rôle majeur » de l’UE

La France a invoqué le « bel exemple » de la « collaboration efficace » entre l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et les Nations Unies au Mali - où l’autorité a été transférée, le 1er juillet, de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA), sous conduite africaine, à la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Elle considère qu’elle « a permis de remettre le pays sur la voie d’une sortie de crise ».

Elle a également souligné le « rôle majeur » de l’Union européenne au sein de la communauté internationale, notamment au Mali, en Somalie, en Libye, au Kosovo ou en Géorgie. Elle a rappelé que « la paix et la sécurité » étaient « au cœur du projet européen » et que l’UE « s’est dotée de capacités opérationnelles qui lui donnent les moyens de soutenir des actions diverses », avec « des mécanismes institutionnels pour financer et participer à des opérations de soutien à la paix autorisées par le Conseil de sécurité, mais également des actions en faveur de la prévention des crises et la stabilisation post-conflit. » Selon Alexis Lamek, elle « se singularise par un degré avancé de coopération avec les Nations unies et avec les autres organisations régionales ». Une coopération qui « s’étend sur tous les continents aujourd’hui ».

Sans la promotion de l’état de droit et du développement, le maintien de la paix et de la sécurité internationales ne peut être durable »

La France a en outre pointé l’importance de la Cour pénal internationale dans la lutte contre l’impunité et le rôle des organisations régionales dans la promotion des droits de l’homme et de l’état de droit, évoqués dans la déclaration de la présidente du Conseil de sécurité. Il a rappelé que la justice et la défense des droits de l’homme étaient « des principes fondateurs pour un grand nombre d’organisations régionales », telles que l’UE ou l’Organisation des États américains, et qu’elles ont développé des mécanismes de promotion de ces principes.

Si pour la France le renforcement de la coopération entre l’ONU et ces organisations en matière de paix et de sécurité constitue « une nécessité politique et opérationnelle », elle a également insisté sur la nécessité pour ces organisations de s’engager dans « la promotion de l’état de droit et du développement », sans laquelle, « le maintien de la paix et de la sécurité internationales ne peut être durable ».

Pour l’ONU : « Resserrer » et « concrétiser » une coopération « au service d’un dialogue mondial »

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a précisé que le renforcement de cette coopération avec des organisations – qui « ont une connaissance profonde, un aperçu unique et des réseaux locaux », éléments « essentiels pour la médiation et la planification d'une opération du maintien de la paix » - permettrait de mieux affronter les défis internationaux.

La réunion a donné lieu à l’approbation d’une déclaration de la présidente du Conseil de sécurité, Cristina Fernández de Kirchner, appelant à « resserrer encore et mieux concrétiser la coopération entre l’ONU et les organismes régionaux et sous-régionaux » dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationale, « à une coopération renforcée (...) au service d’un dialogue mondial, le but étant de promouvoir la tolérance et la paix et de favoriser une meilleure entente entre les pays, les cultures et les civilisations. »

Anne-Laure Chanteloup

 

Pour en savoir plus :

Le Conseil de sécurité réaffirme l'importance qu'il attache à la coopération avec les organisations régionales et sous-régionales (Organisation des Nations Unies)

Intervention de M. Alexis Lamek au Conseil de sécurité du 6 août 2013 (Représentation permanente de la France auprès des Nations Unies à New York)

Les organisations régionales et sous-régionales doivent renforcer leur coopération souligne le secrétaire général (Organisation des Nations Unies)

Déclaration de la présidente du Conseil de sécurité (Organisation des Nations Unies)

Chapitre VIII : Accords régionaux de la Charte des Nations unies (Organisation des Nations Unies)

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