Opération séduction au sommet Asie-Europe

samedi 10 novembre 2012

Les 5 et 6 novembre, une cinquantaine de dirigeants européens et asiatiques sont réunis à Vientiane (au Laos) dans le cadre du 9e sommet Asie-Europe (ASEM) sur le thème « amis pour la paix, partenaires pour la prospérité », rendez-vous qui se tient tous les deux ans depuis 1996, afin de favoriser le dialogue entre États européens et États asiatiques, notamment membres de l’ASEAN (Association des pays d’Asie du Sud-Est). L’objectif cette année, tant du côté français que du côté européen, est de séduire les investisseurs asiatiques. Alors qu’Angela Merkel et David Cameron sont absents, François Hollande a fait le déplacement la première journée afin de marquer sa volonté d’impulser un nouvel essor dans les relations avec l’Asie car « l’Asie-Pacifique est une zone d’intérêt majeur » pour la France aujourd’hui.

Le choix par François Hollande d’un sinologue, Paul Jean-Ortiz, comme conseiller diplomatique, n’est pas un hasard et il l’a annoncé lors de la conférence des ambassadeurs en août, il souhaite renforcer les liens avec l’Asie. La priorité sera donnée au Japon, qui « n’a pas reçu toute l’attention qu’elle méritait ces dernières années » selon le président. Concernant la Chine, il ne veut pas connaître les difficultés de son prédécesseur (en raison de son positionnement sur le Tibet et de sa rencontre avec le dalaï-lama), veut établir « une relation franche sur tous les sujets » et relever le « défi » du « déséquilibre de nos relations économiques ». Quant à l’ensemble des partenaires ASEM, le président déclare être présent « pour les rassurer » mais également « pour leur dire qu’ils ont leur rôle à jouer dans la croissance européenne et mondiale » car il ajoute : « On est en fin de crise de la zone euro, mais pas en fin de crise économique » et « les Asiatiques ont beaucoup profité de notre croissance. Maintenant c’est à eux de tirer notre croissance grâce à leur demande ».

Courtisés, les pays partenaires de l’ASEM le sont aussi par l’Union européenne, qui ne ménage pas ses efforts pour les convaincre de la stabilisation de la situation européenne. Le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, ainsi que le Premier ministre italien Mario Monti montent au créneau pour défendre la mise sous contrôle de la crise de la dette et la santé du marché européen. Ils affichent puissance et unité devant une Asie qui « devient chaque jour plus importante en terme de développement économique » selon Jose Manuel Barroso qui ajoute : « Nous voulons discuter des opportunités d’investissements et de commerce, mais aussi des défis de la stabilité et de la sécurité dans la région ». 

 

Anne-Laure Chanteloup

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