Marche républicaine : la présence contestée de 12 dirigeants

lundi 12 janvier 2015
Crédit: RFI

Quelque 50 chefs d'Etats et de Gouvernements étaient aux côtés de François Hollande pour afficher leur unité contre l'extrémisme et honorer les victimes du massacre de Charlie Hebdo, vu à travers le monde comme une attaque contre la liberté d'expression et la liberté de la presse. Cependant, la présence de certains dirigeants a vivement dénoncé par les défenseurs des libertés. Reporters sans frontières a pointé du doigt les pays, où la situation dans est extrêmement discutable lorsqu'il s'agit de liberté d'expression, de répression de manifestations ou d'emprisonnement de journalistes. Selon le « classement mondial de la liberté de la presse » réalisé chaque année, La Finlande reste en tête pour la quatrième année consécutive, talonnée par les Pays-Bas et la Norvège, alors que l'Érythrée et la Corée du Nord se classent au dernier rang du classement respectivement au 179e et 180e. Allgov dévoile la liste de ces personnalités controversées.

1- Egypte : min. des Affaires étrangères Sameh Shukri – 159e rang
En Egypte, actuellement seize journalistes, dont trois pour Al-Jazira, sont emprisonnés. Les journalistes de la chaîne qatarie Al-Jazira sont en détention depuis décembre 2013 pour « diffusion de fausses nouvelles » et « appartenance à une organisation terroriste ». En juin dernier, ils ont été condamnés à des peines allant de sept à dix ans de prison.

2- Turquie : Premier ministre Ahmet Davutoglu – 154e rang
Actuellement près de 70 journalistes sont actuellement poursuivis en Turquie pour avoir fait référence à des allégations de corruption à l'encontre de proches collaborateurs de l'ancien Premier ministre Recep Tayyip Erdogan (NDLR : aujourd'hui président du pays). Des éditeurs de journaux ont également été emprisonnés pour leurs liens présumés avec Fethullah Gülen, un imam influent et actuellement l'objet d'un mandat d'arrêt, suspecté d'avoir comploté pour renverser le gouvernement turc.

3- Russie : min. des Affaires étrangères Sergueï Lavrov – 148e rang
Depuis plusieurs années, de nombreux journalistes russes ont été emprisonnés,  en Sibérie, et deux ONG de soutien aux médias ont été ajoutées à la liste des « agents étrangers », autrement dit celles qui sont subventionnées par l'étranger. Le bloguer et critique Alexei Navalny a été récemment condamné à trois ans et demi de prison avec sursis. L'homme critique régulièrement le président Poutine. Il est accusé de détournement de fonds.

4- Jordanie : le roi Abadallah II et la reine Rania de Jordanie –141e rang
Depuis le « printemps arabes », les autorités jordaniennes ont renforcé le contrôle des médias. En juin dernier, elles ont arrêté des journalistes et fermé une chaîne de l'opposition irakienne basée à Aman, pour ses reportages critiques envers le Premier ministre irakien.

5- Palestine : président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas – 139e rang
Des journalistes palestiniens sont souvent arrêtés et emprisonnés pour leur critique ouverte du gouvernement de Mahmoud Abbas. L'Autorité palestinienne est accusée de se livrer à un tout de vis drastique contre la liberté d'informer.

6- Tunisie : Premier ministre Mehdi Jomaa – 133e rang
Après les premières élections libres organisées en Tunisie et l'accession au pouvoir du parti Ennahda, les médias publics sont toujours censurés. Aucune tentative de réforme n'a pu avoir lieu, rendant difficile voire impossible l'indépendance des médias publics.

7- Mali : président Ibrahim Boubacar Keïta – 122e rang
La liberté d'information a souvent été un enjeu stratégique au Mali. Depuis le conflit, les journalistes sont confrontés à des difficultés croissantes pour avoir accès à l'information ou au terrain des opérations.

8- Algérie : min. des Affaires étrangères Ramtane Lamara – 121e rang
Alors que les marches et les manifestations publiques sont interdites en Algérie, le ministre des Affaires étrangères a défilé à Paris, provoquant ces derniers jours les critiques les plus acerbes des journaux algériens.

9- Emirats Arabes Unis – min. des Affaires étrangères Cheikh Abdallah Ben Zayed - 118e rang
Aux Emirats, toute proximité avec les Frères musulmans est réprimée. Les journalistes sont souvent condamnées à des lourdes peines de prison.

10- Gabon – président Ali Bongo - 98e rang
Au Gabon, deux hebdomadaires d'opposition ont annoncé l'arrêt temporaire de leur publication. Dernièrement, le journaliste d'investigation Jonas Moulenda a reçu plusieurs menaces de mort. Séquestré, il a été forcé de fuir au Cameron.

11- Israël – Premier ministre Benyamin Nétanyahou - 96e rang
En Israël, la liberté de l'information reste soumise à l'argument sécuritaire. Quant aux enquêtes relatives à la sécurité nationale, elles ne sont pas les bienvenues.

12- Hongrie – Premier ministre Viktor Orban - 64e rang
En Hongrie, le gouvernement Orban encadre strictement la liberté de la presse. Depuis l'accession de Viktor Orban au pouvoir en 2010, les journalistes sont confrontés à une érosion continue des libertés publiques, au premier rang desquelles celle de l'information. En 2011, une loi sur les médias est adoptée. Ainsi, des amendes menacent les médias qui ne produiraient pas une « information équilibrée ».


Vanessa Gondouin-Haustein




Pour en savoir plus :

RSF

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