Les priorités françaises au sein d’une « Alliance de Nations responsables et volontaires »

lundi 25 février 2013

Dans le cadre de la réunion des ministres de la Défense des pays membres de l’OTAN, les 21 et 22 février à Bruxelles, Jean-Yves Le Drian a donné sa vision de l’Alliance atlantique. Il appelle de ses vœux une « Alliance de Nations responsables et volontaires ». Lors d’une conférence de presse du 21 février, le ministre de la Défense a déclaré que « la priorité opérationnelle de la France », l’intervention française au Mali, était au cœur de ses discussions avec ses homologues, le président Barroso et le président du comité militaire de l’OTAN, le général Bartels. Bien que l’OTAN n’ait pas de rôle direct dans cette crise, Jean-Yves Le Drian considère qu’au « Mali aujourd’hui comme en Libye hier, ce sont les Européens qui assument l’essentiel des responsabilités – et des risques – sur le terrain et dans les airs » et que cet engagement « est la traduction concrète de notre volonté de contribuer à la sécurité collective de l’Alliance. »

La France tire des leçons de l’opération Serval qui « fournit un nouveau modèle d’action militaire ». Précisant que la France privilégie des coopérations multinationales, qui préservent libertés de choix et autonomie d’action, le ministre considère que « le partage du fardeau » est nécessaire avec l’interopérabilité des forces de l’Alliance. C’est pourquoi, il préconise, « dans un contexte budgétaire toujours plus contraint », la concentration du financement commun sur cet objectif d’interopérabilité, sur « l’initiative d’interconnexion des forces » (CFI) initiée par l’OTAN - soit sur la technologie, les exercices ou encore les procédures renforçant la capacité d’agir ensemble - et non sur l’acquisition collective de capacités alliées, « les Nations devant rester maîtresse de leurs choix opérationnels ». Il plaide également pour un renforcement des capacités de renseignement des Alliés, notamment par le biais de l’initiative franco-américaine de « Joint ISR » (intelligence, surveillance and reconnaissance) permettant un partage du renseignement en temps réel en « connectant plus efficacement les capacités de recueil des Alliés ». Déplorant un « déséquilibre croissant entre pays européens en matière de défense » et une « dépendance excessive envers les Etats-Unis dans certains domaines critiques », Jean-Yves le Drian annonce le renforcement des capacités françaises dans le domaine des drones et invite les autres États à faire des efforts en matière de renforcement de leurs capacités critiques.

Anne-Laure Chanteloup

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