Le traité européen divise le PS et les écologistes

mercredi 29 août 2012

Décidemment, Jean-Marc Ayrault a bien du mal à brider sa majorité. Pour preuve, les dissensions importantes qui s’expriment autour de la ratification du traité européen. Dire que ce traité ne fait pas l’unanimité relève-presque du pléonasme. Un sondage réalisé par CSA les 21 et 22 aout pour l’Humanité établit que 72% des français souhaitent un référendum sur le traité litigieux. Certes, cette idée fait un carton dans les rangs du Front de gauche (80%) mais elle recueille aussi un joli score dans la majorité où deux sympathisants du PS sur trois et 75 % des proches d’Europe Écologie-les Verts (EELV) la soutiennent.

Et M. Ayrault a sans doute mesuré lors de l’université d’été du parti socialiste à la Rochelle, toute la difficulté de convaincre sur un traité qui provoque des réactions quasi épidermiques. Certains ont refusé ouvertement de le ratifier comme la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann ou le sénateur EELV Jean-Vincent Placé. Alors qu’au gouvernement, le cœur de Cécile Duflot balance davantage vers son engagement partisan que vers celui au gouvernement. Dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) publié le 25 aout, le premier ministre a d’ailleurs demandé à la ministre Duflot « d’expliquer ce que signifie la participation gouvernementale et de faire comprendre ce que signifierait l’ouverture d’une crise européenne aujourd’hui ».

Tant et si bien que M. Ayrault a rappelé sa majorité à l’ordre en invoquant sa responsabilité. « Le président et le gouvernement ont besoin de l'appui clair et solidaire de la majorité », a-t-il rappelé dans le JDD. « Je n'ai pas une conception caporaliste de la politique. Mais lorsqu'une décision sur une question aussi importante est prise, elle doit être respectée », a-t-il ajouté. A noter que son ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire, leader de l'aile gauche du Parti socialiste, Benoît Hamon, est rentré dans les rangs en défendant le 26 aout dans les colonnes de Sud-Ouest, les acquis du traité budgétaire européen même s’il doit se faire… « étape par étape ».

Véronique Pierron

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