Le Financial Times fustige le manque de leadership de Hollande

mardi 5 novembre 2013
AP

Comme un écho à l'argumentaire répété à l'envi par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour expliquer difficultés du pays, le Financial Times rappelle que l'actuel locataire de l'Élysée est arrivé au pouvoir « au pic d'une crise budgétaire européenne qui n'était pas de son fait », écrit le quotidien.

Le redressement du pays et les difficultés qui incombent à cette tâche pourraient donc expliquer l'incroyable impopularité du chef de l'État. Fin octobre, avec 26% d'opinions favorables, François Hollande est devenu le président français le moins populaire de la Vème République (étude BVA pour Orange / L'Express).

François Hollande, un « modèle d'ambiguïté »

Mais le contexte ne saurait tout expliquer selon le journal britannique. Rappelant les reculades gouvernementales comme fin octobre sur la hausse des prélèvements sociaux sur les produits d'épargne ou sur la désormais célèbre écotaxe, le Financial Times fustige le caractère-même de François Hollande. « Quand vient le temps des décisions, M. Hollande est un modèle d'ambiguïté, un dirigeant qui semble étrangement opposé à l'idée de diriger », écrit le quotidien, sauf en matière internationale comme lors de la fronde, finalement stérile, menée en septembre contre Bachar al-Assad.

Ce manque de leadership aura été criant durant l'affaire Leonarda, du nom de cette collégienne expulsée au Kosovo début octobre avec sa famille après avoir été remise aux forces de l'ordre lors d'une sortie scolaire. Alors que cette expulsion avait mis le feu à la gauche, François Hollande avait proposé à l'adolescente de revenir en France poursuivre ses études, ais sans sa famille. « Un odieux compromis qui a semblé un peu trop inhumain », insiste le Financial Times.

Le Front national en embuscade

A court terme, les conséquences politiques ne seraient pas grandes pour François Hollande lui-même. La prochaine élection présidentielle est dans 3 ans et demi – une éternité en temps politique. Mais, comme le rappelle le quotidien, les élections municipales et européennes auront lieu, elles, dans 4 et 6 mois. Le Front national pourrait bien profiter du manque de leadership du locataire de l'Élysée. Le parti présidé par Marine Le Pen est crédité de 24% ds intentions de vote pour les élections européennes, devant l'UMP (22%) et le PS (19%), selon un sondage Ifop pour Le Nouvel Observateur publié début octobre.

Maxime Doxaran

 

Pour en savoir plus :

François Hollande, a hapless president (Financial Times)

 

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