L’aide au développement plébiscitée par les Français

mercredi 21 novembre 2012

Alors que la politique de l’aide au développement est au cœur des débats dans le cadre des Assises du développement et de la solidarité internationale, le ministère des Affaires étrangères et européennes (MAEE) et l’Agence française de développement (AFD) ont commandé un sondage relatif à la perception des Français sur cette politique. Ce lundi 19 novembre, le ministre délégué chargé du Développement, Pascal Canfin, et le directeur de l’AFD, Dov Zerah, ont présenté les résultats de cette enquête réalisée par IPSOS.

Une aide utile à renforcer

Il ressort de ce sondage que si les Français sont partagés sur son efficacité – seuls 51% d’entre eux la qualifient d’efficace et 70% estiment que la corruption dans les pays en développement rend inutile toute aide – ils sont majoritairement attachés à l’aide publique au développement. 72% des Français considèrent qu’il ne s’agit pas d’argent gaspillé et 74% la considèrent utile et même insuffisante au vu de la hauteur des enjeux. En effet, malgré le contexte de crise, la part de moins de 3% du budget de l’État qui lui est consacrée devrait être augmentée selon 44% des sondés ou en tout cas maintenue à ce niveau pour 38% d’entre eux. Quant aux recettes de la future taxe européenne sur les transactions financières, si les Français considèrent qu’elles devraient être attribuées en priorité à la relance de la croissance (70%) et à la réduction du déficit public (55%), ils sont 48% à souhaiter qu’elles soient également consacrées à la lutte contre la pauvreté et les grandes pandémies présentes dans les pays en développement.

Priorité à la lutte contre la pauvreté et à l’Afrique subsaharienne

En ce qui concerne l’utilisation de cette aide, l’objectif prioritaire plébiscité par les Français est la lutte contre la pauvreté (56%) (objectif qui est d’ailleurs largement considéré comme le plus important des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) définis par les Nations unies) avant le développement de la démocratie et des droits de l’Homme (41%) et la croissance économique des pays pauvres (38%). Les Français n’oublient pas la protection de l’environnement qu’ils associent au développement de ces pays (87%). De plus, selon 56% des Français, cette aide devrait se concentrer en priorité sur les pays d’Afrique subsaharienne. Quant aux financeurs, les associations et les ONG leurs apparaissent comme les plus crédibles (26%), les plus efficaces (35%) et les plus impartiaux (24%) alors que les organisations internationales sont jugées les plus légitimes (25%) et que les donateurs privés sont considérés comme ceux ayant le plus de moyens (40%).

À l’aune de ces résultats, Dov Zerah se félicite de la convergence des aspirations des Français avec les priorités de l’AFD définies dans son plan d’orientations stratégiques 2012-2016 et Pascal Canfin déclare que les préoccupations des Français, qui sont attachés à cette aide au développement, notamment en matière de transparence et d’efficacité, reflètent les siennes et sont au cœur des Assises du développement et de la solidarité internationale visant à la rénovation de cette politique.

Anne-Laure Chanteloup

 

 

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