La France livre des armes aux peshmergas d’Irak

dimanche 17 août 2014
AP

L’opération a lieu en toute discrétion. La livraison d’armes aux peshmergas d’Irak par la France aurait débutée mercredi 13 août. Objectif ? Soutenir leur lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique (EI).

Cette décision de la France de soutenir militairement les forces armées kurdes fait suite à la demande du président du gouvernement régional du Kurdistan, Massoud Barzani. Dans une tribune publiée dans le Washington Post, il réclame des « armes lourdes ». Il y évoque des combats déséquilibrés, opposant les peshmergas à des jihadistes très bien armés. 

« Afin de répondre aux besoins urgents exprimés par les autorités régionales du Kurdistan, le chef de l'Etat a décidé, en accord avec Bagdad, de faire acheminer des armes dans les heures qui viennent », peut-on lire dans un communiqué de l’Elysée. Le gouvernement ne précise pas le type d'armes et leur quantité se contentant de dire qu'il s'agit « d'apporter une aide matérielle qui permette aux forces engagées, aux peshmerga en particulier, de combattre les islamistes. » Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a cependant précisé qu'il s'agissait d'armes sophistiquées.

Mais qui sont les peshmergas auxquels la France va apporter son soutient militaire ? Née au début des années 1990 dans l'objectif de protéger les 5,2 millions de Kurdes du régime irakien, cette armée constitue aujourd'hui « la force militaire la plus puissante sur le territoire » irakien, d'après l'historien Michel Goya sur le Huffington Post. Les combattants kurdes seraient, selon les estimations, entre 100.000 et 250.000. Ils sont toutefois mal armés face aux djihadistes. Le Kurdistan irakien est soumis à l'embargo militaire décrété en 1990 à la suite de l'invasion du Koweït par l'Irak. Même si cette restriction s'est considérablement assouplie, l’équipement des peshmergas en porte aujourd'hui encore les stigmates.

Encouragée par la France, l’Union européenne a décidé, après une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères vendredi 15 août, de soutenir la livraison d’armes aux kurdes. L'Angleterre a annoncé son intention d'acheminer des armes d'autres pays contributeurs. Selon la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, l'Allemagne pourrait, elle, expédier des véhicules blindés, des casques, des équipements de vision nocturne, des détecteurs de mines et du matériel médical.

Depuis le 9 juin, des insurgés sunnites menés par l’EI ont lancé une offensive fulgurante sur le nord du pays menaçant les minorités chrétiennes et yazidis.

Gaëlle Michineau

Pour en savoir plus :

Que se passe t-il dans le nord de l’Irak ? (La Croix)

Irak : les nouvelles armées du chaos (Huffington Post)

Biographie de Laurent Fabius (AllGov)

Laisser un commentaire