La France change de doctrine pour la gestion de ses otages

mardi 26 mars 2013

C’est sur un ton sans réplique que la ministre française de la francophonie Yasmina Benguigui a affirmé dimanche que Paris avait changé sa manière d’agir dans la gestion des otages. « C'est un changement de doctrine. Vraiment »,  a-t-elle déclaré en appuyant sur le dernier mot lors de l'émission Internationales RFI/TV5/LeMonde. Les journalistes l’interrogeaient sur les informations selon lesquelles la France ne payait plus désormais les preneurs d'otages. Paris n’a cependant jamais officiellement reconnu avoir payé des rançons. Rappelons que la France compte 15 français otages en Afrique dont sept au Sahel. D’ailleurs, en forme de confirmation, l'épouse d'un des otages français au Sahel Daniel Larribe avait affirmé , la semaine dernière, dans Le Monde que la France refusait désormais de payer des rançons.

On se souviendra en février 2013, la déclaration de l’ancienne ambassadrice américaine au Mali qui avait fait l’effet d’une petite bombe en accusant la France de payer des rançons pour ses otages. Dans une interview à I>Télé jeudi, Vicki Huddleston avait affirmé : « Il y a deux ans, AQMI a pris des Français en otages dans une mine d'uranium au nord du Niger, et pour faire libérer ces otages la France a payé une rançon d'environ 17 millions de dollars. Les rançons, comme toutes les rançons, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite elles sont retournées, du moins une partie, aux salafistes ».

Serait ce pour faire taire ces sombres rumeurs que le gouvernement a décidé de dépêcher Yasmina Benguigui ? Mais la ministre a aussi admis « Rien n'est simple », avant de constater que « les terroristes ont aussi évolué ». Yasmina Benguigui a affirmé ensuite : « Nous avons affaire à des narco-jihadistes, à des groupes très mobiles, autonomes, qui n'ont pas toujours de chefs. Nous avons affaire à de nouveaux bandits de grands chemins sous le couvert de religion ». Avant d’insister sur le fait que « la libération des otages est au cœur des préoccupations du gouvernement ». Elle n’a toutefois pas confirmé la mort de Philippe Verdon, enlevé en novembre 2011 au Mali, dont Aqmi a annoncé, via une agence de presse mauritanienne, l'exécution le 10 mars.

Véronique Pierron

 

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