Hollande au Canada : terrorisme, climat et enseignement au menu

samedi 8 novembre 2014
AP

« La France a une relation unique avec le Québec, privilégiée et directe, et en même temps, la France veut avoir avec le Canada des relations apaisées et dynamiques », a déclaré François Hollande lors d’une conférence de presse au terme de son passage au Canada du 2 au 4 novembre.

Ottawa, Montréal, en passant par Québec, le voyage officiel du chef de l’Etat outre-Atlantique a été intense. Retour sur les trois grands thèmes abordés par le président lors de cette visite d’Etat.

Main dans la main contre le terrorisme

Accompagné par six ministres, dont le chef de la diplomatie Laurent Fabius, et une importante délégation de chefs d’entreprises et de représentants du monde de l’enseignement, la visite de François Hollande a été marquée par une intervention devant le Parlement fédéral à Ottawa, moins de deux semaines après la fusillade du 22 octobre qui a coûté la vie à un soldat canadien. « Face au terrorisme, il n'y a pas de place pour le renoncement, pour la concession ou pour la faiblesse », a indiqué François Hollande en compagnie du Premier ministre canadien Stephen Harper. « Le terrorisme menace les valeurs pour lesquelles nos nations se sont bâties [….] La France et le Canada agissent ensemble pour prendre leurs responsabilités ». Une déclaration faite en référence à l'engagement des deux pays au sein de la coalition internationale conduite par les États-Unis contre le groupe État islamique en Irak. Le Canada et la France ont déjà effectué leurs premières frappes contre des positions du groupe État islamique. De son côté, Stephen Harper a réaffirmé la « volonté » des deux pays de poursuivre la « stratégie d'éradiquer le fléau terroriste, en particulier sur le territoire irakien où nos forces aériennes respectives sont engagées ».

Environnement et pétrole : le grand écart

« Le défi climatique, ce n'est pas un défi pour les dix prochaines années, c'est un défi pour le siècle ». François Hollande espère que « le Canada sera pleinement engagé dans ce combat », a-t-il indiqué lors de son premier jour de visite effectué à Banff. Mais rallier ses interlocuteurs canadiens à ses objectifs ambitieux pour la conférence sur le climat qu’il accueillera en décembre 2015 à Paris risque de ne pas être chose facile. Le Canada s’est retiré du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre fin 2011.

Ces déclarations sur l’environnement et le choix du chef de l'État de se rendre en Alberta, une province spécialisée dans l'exploitation controversée des sables bitumineux, ont déclenché l’incompréhension des écologistes en France. Le chef de l’Etat français s’est appliqué à promouvoir les entreprises françaises et parler de l’accord de libre-échange fraîchement signé entre l'Union européenne et le Canada. Accompagné d’une quarantaine de chefs d’entreprise prêts à saisir des occasions d’investissements, Hollande a indiqué qu’il souhaite que « la France puisse continuer à mettre en valeur les immenses richesses du Nord-Ouest canadien, que ce soit dans les techniques d'exploitation, de transformation, d'acheminement des hydrocarbures ou que ce soit dans la construction d'infrastructures ».

Echanges étudiants et droits de scolarité

Le président français s’est aussi rendu au Québec pour y rencontrer le Premier ministre, Philippe Couillard et aborder l’épineuse question des frais de scolarité imposés aux étudiants français de passage au Québec. Actuellement, un étudiant français qui fréquente une université québécoise paie les mêmes frais de scolarité qu'un étudiant québécois. Mais le Le Québec voudrait imposer aux Français les mêmes frais que les étudiants des autres provinces canadiennes. Ils tripleraient alors et passeraient de 2300 $ par année en moyenne à 6300 $. Lors de sa visite, François Hollande a donc plaidé pour le maintien des privilèges dont jouissent les étudiants de l'Hexagone venus étudier au Québec, sans plus de précisions : « Nous nous sommes entendus pour qu’il y ait une entente ». Les étudiants français au Québec bénéficieront d’un « traitement spécifique » tandis que les étudiants québécois auront accès aux grandes écoles françaises.

Philippe Couillard a évoqué la possibilité de finaliser cette entente au cours des prochaines semaines ou mois.

 

Gaëlle Michineau

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