Front de gauche : Sus au traité budgétaire Européen !

mardi 18 septembre 2012

Cette année, la fête de l’Huma s’est désignée un bouc émissaire de qualité et d’envergure : le traité budgétaire européen. Front de gauche et PCF, organisateurs de la grand’messe de la gauche « rouge », l’a signé comme le prélude à la manifestation contre le traité, le 30 septembre prochain. Pierre Laurent, secrétaire général du Parti communiste se frotte les mains en confiant à l’envi « une ambiance très combative politiquement » notamment sur « la question de la bataille contre le traité ». Tendance belliqueuse dont la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a fait les frais samedi. Invitée à un débat sur l’égalité hommes-femmes, elle s’est soudain retrouvée bâillonnée par des militants mal intentionnés qui se sont mis à hurler « Référendum ! Référendum ». Mme Vallaud-Belkacem a tenté de se défendre en affirmant que « ce traité a été réorienté par François Hollande ».  Et cette chaude ambiance répondait au constat d’Alain Chassaigne, chef de file des députés du Front de gauche qui affichait sans détours sa satisfaction : « On a senti une grande envie d'en découdre ».

Des socialistes très absents

Pourtant… Pourtant… prendre le pouls du public de la fête – 650.000 visiteurs en trois jours -  c’était aussi se rendre compte que peu de visiteurs flânant dans les allées, étaient en définitive conscients et informés des enjeux du traité budgétaire. « Beaucoup viennent chercher des réponses, des arguments, veulent en savoir plus, demandent à être convaincus », reconnaissait  Pierre Laurent qui, sans perdre une once de courage, affirmait « On peut amplifier une campagne de très grande ampleur sur cette question ». Alors qu’Alain Chassaigne visionnaire, pressentait que « quelque chose [qui] est en train de prendre ». Une déception toutefois : Najat Vallaud-Belkacem était l’une des rares ministres à s’être déplacée pour venir à la rencontre de ces militants d’une gauche plus rouge certes, mais de gauche assurément. Jean Luc Mélenchon qui n’en finit pas de s’agacer, déclarait amer : « Ils étaient dix à l'université d'été du Medef, combien ici ? ». Même Harlem Désir le futur patron du PS, s’est fait… désirer. Des absences qu’Alain Chassaigne explique « Il y a une crainte de venir échanger » car la Fête de l'Humanité « a la particularité d'avoir des échanges avec les militants, des échanges un peu vifs ». La gauche « rose » serait-elle craintive tout à coup ?

Véronique Pierron

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