François Hollande pressé de s’exprimer sur le Hezbollah

dimanche 26 mai 2013

Mercredi 22 mai, François Hollande était sommé de se positionner sur la qualification du Hezbollah par sa propre diplomatie. Au cœur de toutes les interrogations, un point d’ombre : la France considère t-elle, comme le réclament depuis longtemps les Etats-Unis et Israël, qu’il s’agit d’une organisation terroriste ou pas ? Gêné, le président de la République n’a pas daigné répondre au prétexte que  la question n'avait pas encore été abordée lors du conseil européen.: "Je vous ai dit comme on en avait pas parlé au conseil européen, je ne veux pas, ici, aller plus loin que ce que j’ai déjà dit" a t-il déclaré.

La frilosité du président de la République laisse entendre qu’une nouvelle approche serait un véritable revirement de la diplomatie française. François Hollande craint surtout qu’une condamnation officielle de ce mouvement chiite libanais n’entraîne une profonde déstabilisation du Liban. Mais depuis quelques mois, le Hezbollah s’est attiré les foudres des diplomates internationaux, notamment depuis son intervention militaire en Syrie, en soutien du régime de Bachar al-Assad.

Question épineuse donc ? Pas pour tout le monde. Plusieurs heures après l’intervention du chef de l’Etat, Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, de passage en Jordanie pour la réunion des Amis du peuple syrien, s’est montré beaucoup plus disert. "Compte tenu des décisions qu'a prises le Hezbollah et le fait qu'il a combattu très durement la population syrienne, je confirme que la France proposera d'inscrire la branche militaire du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes" de l'UE, a t-il déclaré, selon le Huffington Post.

La question d'inscrire le Hezbollah sur la liste des groupes terroristes a également été abordée par Nicolas Sarkozy. Dans un timing parfait, l’ancien chef d’Etat était le même jour, en déplacement en Israël. A l’université de Netanya, Nicolas Sarkozy a déploré  "l'impuissance" de l'Union européenne (UE) dans le conflit en Syrie. Il concluait en assénant : "Il ne serait que justice que le Hezbollah soit inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne".

Mathilde Leleu

 

Pour en savoir plus :

La France veut mettre le Hezbollah sur la liste des groupes terroristes de l'Union européenne

Syrie : l'intervention du Hezbollah inquiète

En Israël, Sarkozy prend le contre-pied de Hollande sur la question du Hezbollah

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