François Hollande en visite d’Etat aux Etats-Unis

mardi 11 février 2014
AP

Qui devrait être assis à côté du président Obama où Valérie Trierweiler aurait été dû être placée? Les divertissements prévus seront-ils appropriés? Devrait-on danser ? Le moindre que l’on puisse dire est que le célibat du président Hollande provoque une petite tempête au sein du protocole de la Maison Blanche. Une visite de trois jours démarrée aujourd’hui qui doit se marquer aussi par un dîner d’Etat avec Barak et Michelle Obama et… 300 invités. Et la rupture de François Hollande ne simplifie pas les choses. Rupture qui a aussi contraint la Maison blanche à rayer de l'agenda plusieurs présences  obligées de l’ex première dame : pas de café partagé avec Michelle Obama qui devra accomplir toute seule sa traditionnelle visite d'école. Une complexité d’autant plus grande que le dernier président à s’être rendu en visite d’Etat aux Etats Unis était Jacques Chirac en février 1996 et bien entendu tous ses prédécesseurs avaient un… conjoint.

Qu’à cela ne tienne, hormis cette absence  la visite d’Etat se déroulera dans la normalité et dès son arrivée à Washington  lundi,  François Hollande se rendra avec Barakk Obama à Monticello en Virginie pour y visiter la demeure du troisième président des Etats Unis Thomas Jefferson, et mardi, le président français sera accueilli par 21 coups de canons à la Maison Blanche avant de s’entretenir avec le président américain de dossiers brûlants. Sur le feu : la Syrie, l’Iran, l’Ukraine, le Sahel et la Lybie et des questions économiques. 

Pourquoi une visite d’Etat ?

Même si François Hollande est critiqué pour sa politique intérieure, par contre sur la scène internationale, il s’est forgé l’image d’un grand dirigeant au regard de sa détermination sur les dossiers Mali et Centrafrique.  Et de fait, cette visite d’Etat plus lourde qu’une simple visite officielle doit renforcer l’axe franco-américain sur la scène diplomatique en raison aussi d’une situation particulière en Europe : Cameron est bloqué par son Parlement et Angela Merkel non-interventionniste. Et aujourd’hui, François Hollande apparait comme l’un des meilleurs alliés de Barak Obama.

Au programme cependant, des sujets qui fâchent devraient être évoqués comme l’écoute de chefs d’Etat alliés par la NSA. D’ailleurs François Hollande avait confié au magazine américain Time  que les révélations d’Edward Snowden avaient ouvert « une période difficile, non seulement entre la France et les Etats-Unis mais aussi entre l'Europe et les Etats-Unis ».

Au-delà de cette visite diplomatique, le président français espère aussi améliorer la réputation économique de la France encore détérioré l’an dernier avec le refus de Bercy de laisser Yahoo ! racheter DailyMotion. François Hollande prévoit ainsi de rencontrer à huis clos les patrons de Fedex, Mastercard, UPS, PepsiCo et Citigroup pour essayer d’aplanir les choses en leur redonnant confiance dans la France. 

Retour d’un président français dans la Silicon Valley

Et mercredi, il se rendra à San Francisco en Californie pour rencontrer les grands patrons de l’internet, Eric Schmidt (Google), Sheryl Sandberg (Facebook), Jack Dorsey (Twitter) et Mitchell Baker (Mozilla Foundation). C’est la première fois depuis François Mitterrand qu’un chef d’Etat se rendra dans la Silicon Valley. Pour mémoire, cette visite et notamment celle à Steve Jobs en 1983 avait  changé certaines de ses stratégies car le président s’était mis alors à employer très souvent le mot « électronique ». À son retour en France, François Mitterrand avait fait une déclaration à propos de Steve Jobs  : « Il a fondé Apple qui représente, disons des centaines de millions de dollars, ce qui est le témoignage de sa réussite, parce qu’il a eu du génie dans l’utilisation de l’électronique et particulièrement du micro-ordinateur. »

L’objectif de François Hollande aujourd’hui est de promouvoir les startups françaises mais aussi d’aborder des sujets  pour le moins irritants comme la dénonciation des « pratiques d’optimisation fiscale » des géants américains de l’internet. Un sujet sur lequel les présidents français et américain sont d’accord puisqu’ils se sont exprimés pour un « effort d’harmonisation fiscale ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Protocole de la Maison Blanche

Discours de Jacques Chirac lors de son voyage d’Etat en 1996

Dossier Mali

Dossier  Centrafrique

L’écoute de chefs d’Etat alliés par la NSA

Le refus de Bercy de laisser Yahoo ! racheter DailyMotion

 

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