Des vigiles armés à bord des navires français pour prévenir les risques de piraterie

jeudi 5 décembre 2013

Depuis 2008, la sécurité des navires français était assurée uniquement par la Marine nationale, les armes étant prohibées à bord, alors même que la Grande Bretagne, le Danemark ou la Norvège les autorisent. Les choses sont en train de changer depuis que le premier ministre a expliqué mardi lors d’un entretien au journal Marin-Ouest France vouloir présenter un projet de loi autorisant la sécurité privée à bord des navires.

« C’est une demande forte de nos armateurs et nous l’avons entendue. Nous allons autoriser le recours à des équipes privées capables de compléter les missions assurées par la Marine nationale, » a expliqué Jean-Marc Ayrault, précisant que des autorisations et agréments professionnels seraient délivrés pour encadrer ce recours.

Les actes de piraterie se sont multipliés dans le monde depuis 2007 notamment dans le Golfe d’Aden au large de la Somalie qui reste une des zones d’activités majeures des pirates. On se souvient notamment de l’attaque du voilier français Le Ponant en avril 2008, intercepté par des pirates somaliens qui ont retenu à bord une trentaine de membres d’équipage. Il aura fallu une semaine de négociation et le versement de 2 millions d' euros aux ravisseurs pour que l’équipage soit libéré.

Depuis de nombreux pays se sont offerts les services de gardes privés, réduisant ainsi les actes de piraterie dans le Golfe d’Aden. Mais le Golf de Guinée semble à son tour une cible privilégiée pour les pirates.

L’annonce du premier ministre va permettre de donner aux 500 navires de la flotte marchande française « une garantie de sécurisation de leurs équipages et de leurs cargaisons » et « leur permettra de se positionner sur le marché à armes égales avec leurs homologues européens qui bénéficient de ce type de dispositifs. »

Les armateurs pourront ainsi engager eux-mêmes des sociétés privées de sécurité maritime à bord de leurs navires.

Un cadre légal sera bientôt mis en place dans un décret pour préciser le type d’armement autorisé et établir les conditions dans lesquelles la riposte par arme à feu sera possible.

Fanny Dassié

Pour en savoir plus :

Des immenses enjeux pour la France (Le Marin.fr)

Chronologie du piratage du Ponant (Nouvel Observateur)

Les actes de piraterie dans le Golfe de Guinée (L'Expansion)

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