Quand Julien Dray joue à Molière

jeudi 6 septembre 2012

Après les montres, il semblerait que la nouvelle passion de Julien Dray soit… le théâtre.  A en juger. C’était mardi 4 au soir, jour de rentrée scolaire, que, devant un parterre de 200 personnes, toutes militantes socialistes – sauf un UMP atterri là, par le hasard insondable des amitiés – Julien Dray, grand oublié de la gauche au pouvoir, a fait ses premiers pas  sur les planches. Enfin, son texte « De l'alternance à l'alternative » joué par huit comédiens sur la scène du théâtre parisien des Athévains  dans le 11ème  arrondissement.

L’histoire ? C’est l’auteur soi même qui brosse l’objectif  de cette « pièce politique sans prétention artistique » : « Dépasser les éternelles querelles de personnes pour savoir qui veut être calife à la place du calife, et débattre du fond ». Les trois coups. Puis, le rideau s’ouvre sur une réunion de section au lendemain de l’élection présidentielle. Les personnages sont piochés dans les différentes classes sociales à l’instar de Léon l’étudiant grande gueule, sorte de Dany le rouge des temps modernes, le monsieur rigueur incarné comme il se doit, par Stéphane, membre d’un cabinet ministériel, ou encore Sophie la self made women, walkyrie en lutte contre les banques.

Après s’être congratulés de leur victoire, tous se mettent à plonger avec délices dans les affres sulfureuses de la réforme des statuts de la Banque Centrale Européenne ou encore des interventions «politiques» de la Fed sur le dollar. Seule Cécile, l’employée de fast-food qui fait « plusieurs heures de transports en commun par jour pour aller travailler » abaisse  le débat au quotidien en parlant salaire : «Le coup de pouce au Smic, c’est bien mais c’est une goutte d’eau dans la mer». D’ailleurs, Libération rapporte le témoignage de Gilles, un  militant Essonnien qui concède : «C’est d’un niveau intellectuel un peu plus élevé » qu’une vraie réunion de section. Mais c’est Marie France, retraitée de l’Education nationale qui remporte tous les suffrages de la salle lorsqu’elle lâche : « Les héros sont fatigués ». Décidemment, M. Ayrault n’en finit pas de faire jaser… même sur scène.

Véronique Pierron

 

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