Prix de la gentillesse en politique pour François Hollande

mercredi 14 novembre 2012

Barack Obama peut se targuer d’avoir obtenu le prix Nobel de la paix mais le président français a lui aussi reçu une distinction… celle du premier prix de la gentillesse en politique. Avec 19 voix, François Hollande l’emporte sur Michel Sapin (16 voix) et Aurélie Filippetti (10 voix). À défaut de remporter un prix de popularité en ce moment, le président peut se consoler avec ce prix décerné par Psychologies magazine qui a fait appel à un panel de 27 journalistes politiques. Suivent Jean-Louis Borloo et Daniel Cohn-Bendit avec chacun 9 voix. 23 autres politiques font parti de ce palmarès des élus de la gentillesse et parmi ceux qui n’ont récolté aucune voix, on trouve Martine Aubry, Nicolas Sarkozy, Olivier Besancenot ou encore Marine Le Pen. Le résultat est assorti de l’analyse de Stéphane Rozes, président de Cap et enseignant à Sciences-Po et à HEC, qui considère que, selon la « représentation binaire des Français », « la gentillesse semble corrélée aux valeurs dites de gauche ». Il estime en outre que la place dans ce classement de François Hollande, à « la psychologie de médiateur », « correspond à son tempérament et au « style de présidence qu’il aura voulu imprimer en ce début de quinquennat » et implique un « risque de banalisation de la fonction ».

 

Ce prix s’inscrit dans le cadre de la 4e journée de la gentillesse, inspirée du « Small Kindness Movement » apparu au Japon et initiée par Psychologies magazine qui lui consacre un site et redonne ses lettres de noblesse à une qualité trop souvent moquée et ramenée à de la niaiserie. Ce cynisme a-t-il sa place lorsque l’on parle du harcèlement scolaire et qu’il apparait qu’ouvrir les enfants à l’empathie est essentiel pour pacifier les relations à l’école, comme le rappellent des spécialistes dans le dossier « la gentillesse à l’école » ? Dans un autre domaine, le magazine évoque son « appel à plus de bienveillance au travail » lancé en 2011, qui a recueilli la signature de plus de 300 entreprises et qui a donné lieu à un débat au Conseil économique, social et environnemental. Loin de prêter à sourire, cette bienveillance permettant de remédier au problème de la souffrance au travail rejoint souvent des règles managériales de bon sens. Car comme l’explique le sociologue Norbert Alter, certaines entreprises oublient que mépriser l’humain est également économiquement contre-productif et que la gentillesse participe à la coopération en entreprise. Plus légèrement, Psychologies magazine vante les bienfaits de la gentillesse, tant sur la santé que sur la vie sociale.

Anne-Laure Chanteloup

 

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