Le député-maire de Cholet porte plainte contre Manuel Valls pour « mise en danger de la vie d'autrui »

mercredi 3 octobre 2012

Décidemment le député-maire de la petite ville de Cholet ne doute de rien et semble mélanger un brin les genres de l’insécurité et du délit de faciès. Gilles Bourdouleix, président du Centre national des indépendants et paysans (CNIP), un petit parti de droite conservateur, a porté plainte lundi contre le ministre de l’Intérieur pour « mise en danger de la vie d’autrui » en  invoquant « la faiblesse des effectifs de police » déployés dimanche, lors d’une de ses interventions sur un site occupé « illégalement » par des gens du voyage. L’âme belliqueuse, il explique alors que « Des agents municipaux, le maire et un de ses adjoints ont été bousculés et menacés ». Dans la foulée et ne reculant en rien devant l’adversité républicaine, il a aussi porté plainte contre le préfet du Maine-et-Loire, pour « avoir fait partir les renforts de police » trop tôt. Mais la plus intéressante de ces plaintes est portée contre X pour… « tentative de meurtre ». L’homme est coutumier de ce type de doléance puisqu’en 2006 déjà, il avait lancé  une pétition auprès des maires de France pour réclamer un aménagement de la loi qui leur donne autorité pour obliger la police à intervenir en cas d'occupation illégale de terrains.

Bien entendu, le préfet François Burneyron, s’est empressé de balayer ces accusations avec une cruauté toute administrative.  « La préfecture avait autorisé ce rassemblement [de gens du voyage], planifié de longue date du 30 septembre au 7 octobre », explicite le préfet avant de balancer : « Il n'y avait donc pas lieu de s'y opposer par la force, sauf à risquer des débordements ». Puis semblant plus pondéré tout à coup, François Burneyron concède : « Malgré tout, des effectifs de police sont intervenus à la demande du député-maire de Cholet pour assurer sa sécurité ». Mais c’était juste avant de taxer l’opposition de Gilles Bourdouleix d’ « inappropriée » et sa plainte contre le ministre de l'Intérieur de « sans fondement ».  Puis, le préfet finit son œuvre en glissant comme une délicieuse estocade : « La responsabilité municipale requiert plus de mesure et de finesse que d'agitation et de bruit ».

Véronique Pierron

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