Vincent Peillon, Ministre de l'Education nationale

lundi 21 mai 2012

Vincent Peillon est né le 7 juillet 1960 à Suresne (Hauts-de-Seine) dans un milieu intellectuel et bourgeois. Son père banquier et communiste fut le Directeur général de la banque commerciale pour l'Europe du Nord et sa mère est chercheuse.

Il se passionne très jeune pour la littérature et la philosophie. « Durant toute ma jeunesse, la philosophie a été mon continent intérieur, meublant toute ma vie », confiait-il en 2009 au journal La Croix. (http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Docteur-Vincent-et-Mister-Peillon-la-double-vie-d-un-intellectuel-_NG_-2009-03-06-599408)

 Il aime d'ailleurs rappeler que pour ses 12 ans, sa grand-mère maternelle -une « juive républicaine »- lui a offert des livres de Bergson et de Descartes.

 

Bachelier à 16 ans, c'est tout naturellement en philosophie que Vincent Peillon s'inscrit. Il obtient sa licence à l'âge de 20 ans. Toutefois, après avoir été agressé par un toxicomane, un soir tard dans une rue de Paris, le jeune homme abandonne tout et travaille pour les wagons-lits avant de se lancer dans l'import-export de saumon fumé. (http://www.gala.fr/l_actu/on_ne_parle_que_de_ca/vincent_peillon_le_nouvel_homme-cle_du_ps_181103)

 

Il reprend finalement ses études et obtient en 1984 son agrégation de philosophie; puis en 1992 son doctorat avec une thèse sur Merleau-Ponty. Il enseigne cette matière jusqu'en 1997, date à laquelle il devient député de la Somme.

 

 

De la philosophie à l'engagement politique

 

Au début des années 1990, alors qu'il enseigne dans la Nièvre, Vincent Peillon est approché par le socialiste Pierre Moscovici, puis par Henri Weber, lieutenant de Laurent Fabius.

 

En 1992, il entre au cabinet d'Henri Emmanuelli, alors Président de l'Assemblée nationale et devient son porte-plume.

 

Après la défaite aux élections législatives de mars 1993 et l'arrivée d'Edouard Balladur nommé chef du Gouvernement de François Mitterrand, Vincent Peillon est chargé de coordonner le groupe des experts du Parti socialiste sous la direction de Dominique Strauss-Kahn. Au Congrès de Liévin de 1994, Vincent Peillon présente une motion contre Henri Emmanuelli. « Agir en socialistes » recueille près de 8% des suffrages.

 

A partir de 1995, Vincent Peillon poursuit son ascension au sein du Parti socialiste et devient la plume de Lionel-Jospin, candidat à l'élection présidentielle de 1995. Après la défaite de ce dernier, Vincent Peillon se cherche un fief électoral et fait campagne dans la Somme. Pendant douze ans, il va arpenter cette circonscription.

 

Avec la vague rose des législatives de 1997, les socialistes reviennent au pouvoir. Lionel Jospin est nommé à Matignon, Vincent Peillon remporte le siège de député de la Somme. Il est parallèlement nommé Secrétaire national des études du Parti socialiste puis porte-parole, à partir de 2000, du Parti socialiste dirigé par François Hollande. La même année, il préside le rapport d'information relatif aux « obstacles au contrôle et à la répression de la délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe ».

 

 

La défaite du PS et le Nouveau parti socialiste

 

Après la défaite de Lionel Jospin et de la gauche plurielle le 21 avril 2002, les socialistes perdent les élections législatives. En juin 2002, Vincent Peillon doit céder son poste de député de la Somme au candidat UMP et le poste de Premier secrétaire du Parti socialiste lui échappe. (http://www.vincent-peillon.fr/vincent-peillon-philosophe-dappareil-le-monde/103)

 

En 2003, il est élu Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Somme, mais ne parvient pas à regagner son siège de député cinq ans plus tard lors des législatives de juin 2007. Depuis, Vincent Peillon a abandonne sa Picardie d'adoption pour se consacrer au Sud-Est de la France, région dont il est l'élu européen.

 

Dans le même temps, le Parti socialiste traverse une crise sans précédent. Les profondes divisions se révèlent au grand jour. Arnaud Montebourg, Julien Dray et Vincent Peillon tentent alors de se poser en rassembleur et créent à la fin de l'année 2002 le 'Nouveau Parti socialiste' (NPS). Leur motion présenté au Congrès de Dijon en 2003 recueille près de 17% des voix, contre 61% pour celle de François Hollande. Le nouveau courant cherche à s'ancrer plus à la gauche du Parti socialiste, critique le social-libéralisme et la dérive libérale de l'Union européenne. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Peillon#cite_note-4)

 

Mais très vite des dissensions vont apparaître entre Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. A l'issue du Congrès du Mans de novembre 2005, Montebourg, suivi  de Thierry Mandon, Christian Paul ou d'Yvette Roudy quittent le NPS, et créé un nouveau courant 'Rénover maintenant'.

 

Resté seul, Vincent Peillon peut compter sur le soutien de Benoit Hamon et Henri Emmanuelli. Mais des divergences vont rapidement éclater entre les trois hommes, notamment sur la question de la désignation de la candidate à l'investiture socialiste.

 

 

L'Europe du non

 

Après avoir perdu son poste de député de la Somme en 2002, Vincent Peillon a repris sa carrière d'enseignant-chercheur. Il intègre le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), où il y poursuit ses travaux sur Ferdinand Buisson.

 

En juin 2004, il est député européen dans la circonscription du Nord-Ouest. Et en juin 2009, il est réélu député européen, mais cette fois dans la  circonscription Sud-Est, ce qui lui vaut de nombreuses critiques de certains qui dénoncent un parachutage orchestré par l'appareil socialiste. Le magazine Gala de juin 2009 révèle que Christian Estrosi, député-maire de Nice, lui aurait promis comme cadeau de bienvenue un guide du routard pour qu'il se repère dans la région. (http://www.gala.fr/l_actu/on_ne_parle_que_de_ca/vincent_peillon_le_nouvel_homme-cle_du_ps_181103)

 

C'est en appelant à voter 'non' au référendum français de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe, que Vincent Peillon se distingue à gauche. On lui reproche de se situer trop à la gauche du parti, ce qu'il réfute. Vincent Peillon reconnaît aujourd'hui encore que l'appel à voter 'non' n'a pas été bien compris.

 

 

La trahison du royaliste

Au cours des primaires organisées en novembre 2006 pour désigner le candidat à l'investiture socialiste pour la présidentielle française, Vincent Peillon exprime son soutien en faveur de Ségolène Royal, Présidente de la région Poitou-Charentes. Il devient l'un de ses trois porte-parole. Elle est, selon lui, la seule capable d'incarner le renouveau.

 

Lors du du Congrès de Reims qui se tient en novembre 2008, Vincent Peillon soutient la motion  « l'Espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes », portée par Gérard Collomb et Ségolène Royal. Il se porte une nouvelle fois comme candidat au poste de Premier secrétaire du PS en remplacement de François Hollande avant de rallier Ségolène Royal. Elle échoue de très peu à prendre les rênes du parti au profit de Martine Aubry.

 

Le 31 janvier 2009, François Rebsamen, Jean-Louis Biance, Ségolène Royal et Vincent Peillon créé le nouveau courant « L'espoir à gauche ».

 

En novembre 2009, Vincent Peillon se démarque et créé son mouvement « le rassemblement social, écologique et démocratique ». Quelques jours plus tard, en meeting à Dijon, il prend ses distances avec l'ancienne candidate Ségolène Royal, l'invitant à se recadrer, à travailler sur le fond et à ne pas se limiter à des coups médiatiques. Les couteaux sont tirés.

 

Le sobriquet de 'serpent' dont l'affublé François Hollande ressurgit. « Vous verrez, il trahira Royal. Il trahit toujours », aurait confié l'ancien Premier secrétaire du PS à ses amis et dont les propos ont rapportés par l'hebdomadaire l'Express. (http://www.lexpress.fr/actualite/politique/ps-les-ambitions-de-m-peillon_742131.html).

 

Ses proches pensent que Vincent Peillon se préparent pour l'élection présidentielle de 2012 et pas seulement en se rasant le matin. Pourtant après avoir apporté son soutien au candidat Dominique Strauss-Kahn, il finit par se ranger derrière François Hollande et entre, en 2011, dans son équipe de campagne.

 

 

L'homme derrière le politique

 

Vincent Peillon est extrêmement discret sur sa vie privée. Il est le père de deux filles issues de son premier mariage et de deux garçons qu'il a eu avec la journaliste Nathalie Bensahel, avec laquelle il partage toujours sa vie.

 

 

Ecrivain et directeur de publication

 

Spécialiste du socialisme pré-marxiste, Vincent Peillon dirige la collection « Bibliothèque républicaine » aux éditions 'Le Bord de l'Eau'. Il a, par ailleurs, publié plusieurs d'ouvrages.

-« La Tradition de l’esprit : itinéraire de Maurice Merleau-Ponty », Grasset, 1994

-« Jean Jaurès et la religion du socialisme », Grasset, 2000.
-« Pierre Leroux et le socialisme républicain », Le Bord de l’eau, 2003.

-« Les Milliards noirs du blanchiment », Hachette littératures, 2004.

-« L’Épaisseur du cogito. Trois études sur la philosophie de Maurice Merleau-Ponty », Le Bord de l’eau, 2004.
-« La Révolution française n’est pas terminée », Le Seuil, 2008.
-« Peut-on améliorer l'école sans dépenser plus ?, en tant que contradicteur de Xavier Darcos », Magnard, 2009

-« Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson », Le Seuil, 2010.

-« Eloge du politique : une introduction au XXIe siècle », Le Seuil, 2011.

-« Conversations républicaines avec François Bazin », Denoël, 2011.

 

 

Synthèse de ses fonctions politiques

-Depuis 1994 : Membre du bureau national du PS

-1995 à 1997 : délégué auprès du Premier secrétaire du PS

-1997 à 2000 : Secrétaire national aux études du PS

-1997 à 2002 : député de la Somme

-2000-2002 : Porte-parole national du PS

-Depuis 2004 : député européen

-2007 : Porte-parole de la campagne de Ségolène Royal

 

Laisser un commentaire