Taubira: Les réponses à la radicalisation doivent être apportées par la société

mardi 24 février 2015
AP

Depuis les attentats de septembre et les rumeurs - fondées – de radicalisation jihadiste en prison, Christiane Taubira est sur la sellette. Tant et si bien que la ministre de la justice avait plutôt choisi jusque là, la proie pour l’ombre. Il faut dire à sa décharge qu’elle était en train de finaliser son « plan de lutte contre la radicalisation » en prison, avec notamment la création de « cinq quartiers dédiés ».  Après les attentats de janvier à Paris et Montrouge (Hauts-de-Seine), une étude avait été commandée par Manuel Valls. Celle-ci prévoit de créer des « quartiers dédiés dans les prisons de Fleury-Mérogis (Essonne), Lille-Annoeullin (Nord), Osny (Val-d'Oise) et deux à Fresnes (Val-de-Marne) », de 20 à 25 places chacun. L’étude précise que ces quartiers seront destinés à des « détenus concernés par le terrorisme islamiste, hors individus les plus radicaux ». L'administration pénitentiaire a aussi défini « 26 établissements ayant vocation à recevoir des détenus radicalisés ».

La société, foyer de radicalisation

Samedi 21 février dans l’émission « On n’est pas couché », Christiane Taubira a décidé d’affronter les critiques. C’est ainsi qu’interrogée sur cette radicalisation en prison qui transformerait certains prisonniers en postulant pour le jihad, Christiane Taubira assuré que le système carcéral n’est pas le seul en cause. Elle a reconnu que ce fut le cas pour Amedy Coulibaly, l’auteur de l’attentat de l’hypercasher en janvier mais a pris tout de suite, le cas des frères Kouachi en contre-exemple. De triste mémoire, les deux auteurs de l’attentat contre la rédaction de Charlie-Hebdo. « Un des frères Kouachi n'a jamais eu affaire à la justice, un autre a été condamné pour la première fois pour acte terroriste donc il ne s'est pas radicalisé en prison », a insisté la ministre de la justice avant de plaider que « C'est dans la société qu'il y a des foyers de radicalisation ». « Les réponses doivent être apportées dans la société », a précisé la ministre avant d’ajouter : « A la limite, les réponses les plus simples concernent la prison car on peut expérimenter, on peut prendre des décisions, on peut décider de l'isolement, du transfèrement, on peut surveiller ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

« Plan de lutte contre la radicalisation » (L'Express)

Les attentats de janvier à Paris et Montrouge (Le Figaro)

Amedy Coulibaly (Le Monde)

Les frères Kouachi (Le Figaro)

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