La réforme du Conseil français du culte musulman en conseil des ministres

mercredi 25 février 2015
AP

« Pendant le seul mois de janvier, il y a eu plus d'actes anti-musulmans en France qu'il n'y en a eu tout au long de l'année 2014 », déclarait mardi,  le ministre de l’Intérieur après  une réunion avec les représentants du Conseil français du culte musulman (CFCM). « Ils doivent être condamnés avec la plus grande fermeté », poursuivait-il. Pour éviter à la fois les amalgames faits par certains surtout depuis les attentats de janvier à Paris et la radicalisation qui mène parfois au jihad, le ministre de l’Intérieur a présenté mercredi en conseil des ministres, son plan de réforme du Conseil français du culte musulman (CFCM) pour le transformer en « instance ce dialogue » élargie et plus représentative des musulmans de France. 

Instance de dialogue qui doit ainsi être mise en place d’ici l’été et dont objectif sera « de travailler à engager une large consultation avec les acteurs de l’islam », précisait Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, au sortir du Conseil des ministres. Elle se réunira deux fois par an autour du Premier ministre sur le même modèle de l’Instance officielle de dialogue entre l’Etat et l’Eglise catholique, « l’Instance Matignon », créée en 2002.  L’instance de dialogue du culte musulman se saisira de questions comme la formation civile des imans, l’abattage rituel ou la sécurité des lieux de culte. Le tout a prévenu Bernard Cazeneuve, « dans le respect rigoureux de la laïcité ».

Education et sécurité

Et l’un des points épineux qu’aborde cette réforme est justement la formation des imans car aujourd’hui, tout musulman convaincu peut se déclarer iman sans formation ni civile, ni cultuelle préalable. Le ministère de l’Intérieur met d’ailleurs l’accent sur « la maitrise insuffisante de la langue et des lois » françaises. Dans cette nouvelle vision d’une meilleure intégration du culte musulman, l’idée est donc de « favoriser l’émergence d’une génération d’imams pleinement insérés dans la République ». C’est pourquoi, les aumôniers pénitentiaires musulmans ne pourront désormais être recrutés que s’ils « ont obtenu  ce diplôme de formation aux principes fondamentaux de la République », a ajouté le ministre.  Dans cette mouvance éducative, le plan du ministère de l’intérieur va aussi encourager le développement de bourses à destination des doctorants mais des liens seront aussi renforcés avec les établissements scolaires confessionnels, incités à se placer sous contrat avec l’Education nationale.

Enfin, la sécurité mission première du ministère de l’intérieur n’est pas oubliée. Aujourd’hui, près d’un millier de policiers surveille les mosquées et cet aspect sécuritaire devrait s’amplifier avec la mise en place de financements pour installer des systèmes de protection fixes comme les caméras de surveillance. Bernard Cazeneuve a conclut en réaffirmant l’importance pour la République de protéger « tous ses enfants et notamment les mosquées de tous les actes anti-musulmans ».

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

Les attentats de janvier à Paris (L'Express)

Conseil français du culte musulman (site officiel)

L’Instance Matignon  (Eglise catholique)

 

Laisser un commentaire