La France fait parti des 21 pays confrontés à une surpopulation carcérale

jeudi 12 février 2015
AP

La surpopulation carcérale revient toujours au centre des débats en France notamment en raison sur son impact sur la délinquance. Récemment, ce sont les sombres journées des attentats de Paris début  janvier qui ont remis cette question sur le devant de la scène avec son lot de questionnements  sur la radicalisation des détenus. Cette fois, c’est une étude publiée par le Conseil de l’Europe et réalisée par l’université de Lausanne qui vient encore agir comme un brûlot en mettant en lumière que le taux de surpopulation de prisons françaises a encore augmenté ces dernières années. Augmentation qui va à l’encontre de la tendance européenne. L’étude baptisée « Space » indique qu’avec une densité carcérale de 117,2 détenus pour 100 places en 2013, contre 94,2 en moyenne parmi les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe, la France fait partie des 21 pays confrontés à une surpopulation carcérale. Ainsi, le taux d’occupation moyen à l’échelle européenne a baissé depuis 2011 et s’affiche à 99,5 détenus pour 100 places.

En France par contre, il a augmenté de plus de quatre points sur la même période. L’hexagone se distingue aussi par son taux de personnes incarcérées pour moins d’un an de 36,6% qui fait parti des taux les plus élevés en Europe et seuls l’Allemagne, Monaco, les Pays Bas, la Norvège et la Turquie ont des taux plus élevés. Autre record sinistre des prisons françaises : le taux de suicide qui est de 14,4 pour 10 000 détenus en France alors que la moyenne européenne se situe à 11,2 pour 10 000.

Le rapport montre enfin que le nombre d’incarcération par habitants est supérieur dans les pays d’Europe de l’est. Ainsi, le taux d’incarcération est en dessous de 150 détenus pour 100 000 habitants en France (119,5), en Italie ou en Espagne, voire en dessous de 100 en Europe du nord, il approche ou dépasse 200 en Pologne, Hongrie ou Lettonie pour monter au-delà de 300 en Ukraine et culminer en Russie à 475 pour 100 000 habitants. Pourtant, si le rapport montre une décroissance régulière du taux de détention depuis dix ans à l’est de l’Europe, à l’ouest par contre, on assiste à une progression et notamment en France où il a augmenté de 28,7%.

Véronique Pierron

Pour en savoir plus :

La surpopulation carcérale (Le Figaro)

 

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