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Résumé

Le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle est un jeune ministère, puisqu’il a été créé le 14 novembre 2010 à l’occasion du troisième remaniement ministériel du gouvernement Fillon. Son objectif est simple : développer, valoriser et promouvoir la formation professionnelle et en faciliter l’accès. En 2009, plus de 30 milliards d'euros ont été consacrés à l'apprentissage et à la formation professionnelle. L'État, les régions et les entreprises en sont les principaux financeurs.


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Histoire:

Le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation Professionnelle auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, a vu le jour le 14 novembre 2010, à l’occasion du troisième remaniement ministériel du gouvernement de François Fillon. Avec cette création, le gouvernement voulait envoyer un message fort en faveur de l’emploi, et plus particulièrement en direction des jeunes.

 

Ce ministère a pris le relais du secrétariat d’État chargé de l’Emploi auprès du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Le gouvernement lui avait alors fixé comme objectif de parvenir au plein emploi à la fin du quinquennat. La fusion ANPE-Assedic, la réforme de la formation professionnelle, l’insertion des seniors ont été quelques-uns des chantiers menés par Laurent Wauquiez.

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Ses missions:

L’apprentissage et la formation professionnelle, « un défi majeur de la fin du quinquennat » : c’est ainsi que s’exprimait Nadine Morano, ministre en charge de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, lors de la passation de pouvoirs le 15 novembre 2010, avec Laurent Wauquiez, ancien secrétaire d’État à l’Emploi.

 

Valoriser, promouvoir, développer l’apprentissage et la formation professionnelle des jeunes et des adultes et en faciliter l’accès sont donc les missions premières de ce ministère. Les objectifs sont multiples : ils vont de l’insertion ou la réinsertion dans la vie active des travailleurs à leur maintien dans leur emploi. Mais il s’agit aussi de faciliter le développement des compétences professionnelles et de contribuer à leur promotion sociale.

 

Comme il est écrit dans le code du travail, selon l’article L.6111-1, « la formation professionnelle tout au long de la vie constitue une obligation nationale. Elle vise à permettre à chaque personne, indépendamment de son statut, d'acquérir et d'actualiser des connaissances et des compétences favorisant son évolution professionnelle, ainsi que de progresser d'au moins un niveau de qualification au cours de sa vie professionnelle. »

 

Ainsi, qu’importe l’âge, le niveau scolaire ou l’expérience professionnelle, la formation professionnelle est donc ouverte à tous. Il faut distinguer deux étapes :

            - la formation professionnelle initiale :

À la sortie du collège, les élèves ont le choix entre suivre la voie générale, la voie technologique ou la voie professionnelle. S’ils se tournent vers la dernière, ils reçoivent un enseignement théorique et pratique validé par un diplôme national qui certifie d'une qualification professionnelle. CAP (certificat d’aptitude professionnel), BEP (Brevet d’études professionnelles), BAC Pro (Baccalauréat professionnel), DUT (Diplôme universitaire de technologie), BTS (Brevet de technicien supérieur), licence professionnelle… : la palette de diplômes est large, du métier d’ouvrier à celui d’ingénieur.

 

Pour préparer ces diplômes, la formation professionnelle initiale peut prendre deux formes. Sous statut scolaire, les élèves intègrent généralement un lycée professionnel, avec des périodes en entreprise obligatoires. Sous contrat d’apprentissage, l'accent est mis sur l’alternance, c'est-à-dire qu'ils sont à la fois élèves dans un centre de formation et salariés d’une entreprise.

 

            - la formation professionnelle continue :

Elle s’adresse à tous les jeunes et adultes engagés dans la vie active ou sur le point d’y entrer. Différents dispositifs ont ainsi été mis en place :

                        - le droit individuel à la formation (DIF) : pendant six ans, chaque salarié cumule 20 heures de formation par an ;

                        - le congé individuel de formation (CIF) : à l'initiative du salarié, il lui permet de suivre la formation de son choix sur tout ou partie de son temps de travail ;

                        - le congé validation des acquis de l'expérience (CVAE) : le salarié peut faire reconnaître les compétences et les connaissances acquises tout au long de la vie en vue d'obtenir tout ou partie d'un diplôme, d'un titre à finalité professionnelle ou d'un certificat de qualification, ou d'accéder directement à un cursus de formation sans justifier du niveau d’études ou de diplôme requis ;

                        - le congé bilan de compétences (CBC) : les compétences professionnelles et personnelles sont analysées dans le but de définir un projet professionnel ou de formation ;

                        - le contrat de professionnalisation : il permet d'obtenir une qualification professionnelle ;

                        - la période de professionnalisation : elle vise à favoriser par des actions de formation en alternance le maintien dans l'emploi des salariés en contrat à durée indéterminée.

 

L’État, les régions et les partenaires économiques et sociaux apportent, chacun à leur niveau, leur concours à l’élaboration de la politique de la formation professionnelle. Pour les aider, leurs représentants sont réunis au sein du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie. Leurs missions : favoriser la concertation entre les différents acteurs, donner des avis sur la législation et la réglementation, évaluer les politiques régionales et rendre plus clair les financements.

 

À leurs côtés, plus de 45 000 organismes de formation publics et privés et des organismes de bilan de compétences se répartissent le marché de la formation.

 

Parallèlement, le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle s’appuie notamment sur la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle, sur la Direction générale de l'enseignement scolaire, sur le délégué à l'information et à l'orientation.

 

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Où va l’argent

La formation professionnelle est un secteur économique important. En 2009, 31,3 milliards d’euros y ont été consacrés. L’État, les régions et les entreprises sont les principaux financeurs.

 

Avec 13 milliards d’euros – 41% de la dépense totale –, les entreprises sont toujours les premières contributrices. Il faut dire que légalement, elles sont obligées de former ou de participer au financement de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Ce sont les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), créés par les partenaires sociaux et agréés par l’État, qui sont en charge de la collecte de fonds. 

 

Avec 5 milliards d’euros – 16% de la dépense globale –, l’État a été le deuxième financeur.

Avec 4,4 milliards d’euros – 14% de la dépense globale –, les régions arrivent en troisième position dans la participation au financement. Les autres collectivités territoriales, comme les communes, les départements…, contribuent peu au financement et n'ont ainsi participé qu'à hauteur de 60 millions d'euros.

Pour leur part, Pôle Emploi, l'Unédic et les autres administrations publiques ont amené 1,7 milliard d'euros – 6% de la dépense globale. La dépense des particuliers qui financent eux-mêmes leur formation s'est élevée à 1,1 milliard d'euros – 4% de la dépense globale. Enfin, 6,1 milliards d'euros – 19% de la dépense globale – ont été dépensés par les trois fonctions publiques, d'État, territoriale et hospitalière.

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Polémiques:

L’apprentissage accessible aux moins de 16 ans

Depuis juillet 2011, date de l’entrée en vigueur de la loi Cherpion sur le développement de l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels, l’âge d’accession à l’apprentissage a été abaissé. Désormais, il est fixé à « au moins 15 ans au cours de l'année civile ». Une condition est toutefois posée : le jeune doit avoir fini le collège.

 

L’objectif du gouvernement est de développer l’apprentissage comme une arme de lutte contre le chômage des jeunes. Et ainsi atteindre 800 000 jeunes en alternance d'ici 2015 contre 600 000 actuellement.

 

Cette mesure suscite la controverse. Pour le Parti socialiste, « cela revient à revenir sur la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans », y voyant même un retour au « travail des enfants ». Même son de cloche du côté des syndicats. Même son de cloche du côté des syndicats.

 

Au contraire, pour Nadine Morano, ministre en charge de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, il s’agit d’une « mesure de simplification », puisqu’il existait déjà des dérogations pour les moins de 16 ans.

 

Il y a quelques années déjà, Dominique de Villepin avait proposé un apprentissage dès l’âge de 14 ans. La gauche, les syndicats et les parents d’élèves s’y étaient vivement opposés.

 

Réforme de la formation professionnelle

Mise en place au début des années 1970, la formation professionnelle a depuis été largement réformée. C'est en 2009 que la dernière grande réforme, relative à l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie, a été mise en œuvre, lorsque Laurent Wauquiez était secrétaire d'État à l'Emploi.

 

En modifiant en profondeur certains aspects de la formation et en créant de nouvelles obligations pour les employeurs, cette nouvelle réforme avait pour objectif de rendre le système plus efficace et plus équitable. Avant même son adoption définitive par le Parlement, elle faisait l’objet de critiques. Le député communiste Jean-Paul Lecoq parlait ainsi d'un « affichage » plutôt que d'une « véritable ambition ».

 

De son côté, deux ans après la mise en œuvre de cette réforme, le Conseil économique social et environnemental a pointé du doigt des faiblesses. Même s’il estime qu’elle va dans le bon sens, le CESE préconise toutefois une accélération de l’application d’un certain nombre de ses mesures.

 

En 2012, en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a remis la formation professionnelle au cœur des débats. Il l’a assuré : s’il est réélu, elle sera l’un des chantiers prioritaires de son second quinquennat. Il souhaite ainsi « mettre du clair » dans la formation professionnelle car « il n’y pas de pilote dans l’avion » à l’heure actuelle. « Nous allons créer un Comité national de la formation professionnelle qui identifiera chaque année avec les chefs d'entreprise les syndicats, les régions et l'Etat les formations qui préparent à un emploi », a-t-il expliqué.

 

 

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Débats:
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Suggestions de réformes:
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Anciens directeurs:
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Création: 14 novembre 2010
Budget annuel: 5 milliards d'euros (2009)
Employés:

Ministère délégué de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage

Thierry Repentin
Ministre délégué aux Affaires européennes

Thierry Repentin, né le 5 avril 1963 à Saint-Pierre-d'Albigny en Savoie, a accédé au poste de Ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'Apprentissage auprès de Michel Sapin en juin 2012. Moins d'un an après, il rejoint le Quai d'Orsay et remplace Bernard Cazeneuve aux Affaires européennes, ce dernier étant nommé ministre du budget.

Un homme engagé politiquement sur la question du logement :

Il a grandi à Saint-Jean-de-la-Porte avec des parents séparés (son père est agriculteur, sa mère veilleuse de nuit), a passé son bac au lycée Vaugelas à Chambéry puis a été diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble et d’études approfondies (DEA) de relations internationales. C’est donc un amoureux de la Savoie et des montagnes (il est membre du comité directeur de l'Association Nationale des Élus de la Montagne).

Il débute sa carrière avec le député européen Jean-Pierre Cot en tant que collaborateur avant de devenir, de 1989 à 1995, directeur de cabinet de Louis Besson, à cette époque maire de Chambéry. Il tiendra un rôle important de 1997 à 2001, faisant ses classes au sein du cabinet ministériel de Louis Besson, devenu ministre du Logement sous le gouvernement Lionel Jospin. Thierry Repentin est son directeur de cabinet puis son conseiller technique au ministère à Paris. De là, il participera à l'élaboration de la loi Solidarité et renouvellement urbain laquelle impose un minimum de 20% de HLM dans chaque commune.

En juin 1995, élu au Conseil Municipal de Chambéry, il devient adjoint au maire chargé de

l'urbanisme et de la Politique de la Ville et dirige la rénovation du quartier des grands ensembles de la ville. En 2000, il devient Président de la Communauté d'Agglomération de Chambéry métropole et l’année d’après est reconduit à son poste d’adjoint au maire.

 

En 1998, il est élu conseiller général du Canton de Chambéry-Nord.

 

En 2000, il devient Président de la Communauté d’Agglomération de Chambéry métropole.

 

Le 26 septembre 2004, il est élu sénateur de la Savoie (PS) et renonce de ce fait à son poste d’adjoint au maire de Chambéry ainsi que de Président de Chambéry Métropole.

La justesse de ses interventions au Sénat à propos des questions sur le logement est remarquée. Il créera ainsi une taxe sur les logements vacants et s’opposera à la suppression de 20% de logements sociaux par la droite en réussissant à rallier à ses côtés des sénateurs centristes.

La lutte contre le logement cher est d’ailleurs une de ses priorités comme il l’indique sur son blog. Il publiera d’ailleurs un rapport parlementaire en 2005 sur le logement social en France: « Foncier-Logement : sortir de la crise ? »

Sa maturité et son expertise sur les questions de l’habitat font de lui le responsable des questions du logement durant la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007.

En 2008, il est élu du conseil municipal du village de Sonnaz et en décembre, il ravit le poste de président de l'Union sociale pour l'habitat (USH) (entité professionnelle qui fédère les 800 organismes HLM de France et les bailleurs sociaux) à Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre PS du logement. Sa position sur les logements sociaux est claire. Il déclare en avoir « assez du stéréotype qui fait rimer HLM avec ghettoïsation. » Son mandat à la tête de l’USH arrivant à terme, il devra donc quitter son poste sous peu.

En 2011, il pose sa candidature au poste de Président du Conseil général de la Savoie mais est battu par Hervé Gaymard au bénéfice de l'âge après trois tours de scrutin.

Spécialiste reconnu de la question du logement, il avait été, durant la campagne présidentielle de François Hollande, conseiller spécial du candidat sur les questions de logement et responsable du pôle « Habitat, politique de la ville. »

Défenseur de l’encadrement des loyers, du relèvement de 20 à 25 % des quotas de logements sociaux dans les villes qui comptent plus de 3 500 habitants, Thierry Repentin est aussi l’un des artisans du doublement du plafond du Livret A promis par François Hollande. A ce sujet, il expliquait que l’idée était de « placer son plafond à 30600 euros. Plus il y aura d’argent déposé, plus la Caisse des dépôts et consignation disposera de trésorerie et ces bénéfices seront rétrocédés aux organismes HLM avec des taux plus bas qu’aujourd’hui. »

 

Une fonction ministérielle éloignée de ses aspirations premières :

Son nom a longtemps circulé pour le poste de ministre du logement, poste auquel il pouvait légitimement prétendre. Mais il a finalement été attribué le 16 mai 2012 à l’écologiste Cécile Duflot.

La nouvelle mission qui lui est donc confiée est pour le moins inattendue. Dans le domaine de la Formation Professionnelle, il aura beaucoup à faire pour l’insertion professionnelle des jeunes, notamment ceux sans qualifications et issus des quartiers en difficulté.

Autre sujet brûlant : l’AFPA, acteur historique de la formation professionnelle, qui est confrontée à une crise financière et sociale. Thierry Repentin devra s’atteler à l’amélioration de l’accès à la formation des demandeurs d’emploi.

Thierry Repentin a hérité d’un dossier sulfureux avec la formation professionnelle. En effet, la Cour des comptes a rendu public un rapport provisoire alarmiste qui révèle une « insuffisance de moyens et des défauts d'organisation qui se sont aggravés au cours des dix dernières années ».

 

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Le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle est un jeune ministère, puisqu’il a été créé le 14 novembre 2010 à l’occasion du troisième remaniement ministériel du gouvernement Fillon. Son objectif est simple : développer, valoriser et promouvoir la formation professionnelle et en faciliter l’accès. En 2009, plus de 30 milliards d'euros ont été consacrés à l'apprentissage et à la formation professionnelle. L'État, les régions et les entreprises en sont les principaux financeurs.


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Histoire:

Le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation Professionnelle auprès du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, a vu le jour le 14 novembre 2010, à l’occasion du troisième remaniement ministériel du gouvernement de François Fillon. Avec cette création, le gouvernement voulait envoyer un message fort en faveur de l’emploi, et plus particulièrement en direction des jeunes.

 

Ce ministère a pris le relais du secrétariat d’État chargé de l’Emploi auprès du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi. Le gouvernement lui avait alors fixé comme objectif de parvenir au plein emploi à la fin du quinquennat. La fusion ANPE-Assedic, la réforme de la formation professionnelle, l’insertion des seniors ont été quelques-uns des chantiers menés par Laurent Wauquiez.

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Ses missions:

L’apprentissage et la formation professionnelle, « un défi majeur de la fin du quinquennat » : c’est ainsi que s’exprimait Nadine Morano, ministre en charge de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, lors de la passation de pouvoirs le 15 novembre 2010, avec Laurent Wauquiez, ancien secrétaire d’État à l’Emploi.

 

Valoriser, promouvoir, développer l’apprentissage et la formation professionnelle des jeunes et des adultes et en faciliter l’accès sont donc les missions premières de ce ministère. Les objectifs sont multiples : ils vont de l’insertion ou la réinsertion dans la vie active des travailleurs à leur maintien dans leur emploi. Mais il s’agit aussi de faciliter le développement des compétences professionnelles et de contribuer à leur promotion sociale.

 

Comme il est écrit dans le code du travail, selon l’article L.6111-1, « la formation professionnelle tout au long de la vie constitue une obligation nationale. Elle vise à permettre à chaque personne, indépendamment de son statut, d'acquérir et d'actualiser des connaissances et des compétences favorisant son évolution professionnelle, ainsi que de progresser d'au moins un niveau de qualification au cours de sa vie professionnelle. »

 

Ainsi, qu’importe l’âge, le niveau scolaire ou l’expérience professionnelle, la formation professionnelle est donc ouverte à tous. Il faut distinguer deux étapes :

            - la formation professionnelle initiale :

À la sortie du collège, les élèves ont le choix entre suivre la voie générale, la voie technologique ou la voie professionnelle. S’ils se tournent vers la dernière, ils reçoivent un enseignement théorique et pratique validé par un diplôme national qui certifie d'une qualification professionnelle. CAP (certificat d’aptitude professionnel), BEP (Brevet d’études professionnelles), BAC Pro (Baccalauréat professionnel), DUT (Diplôme universitaire de technologie), BTS (Brevet de technicien supérieur), licence professionnelle… : la palette de diplômes est large, du métier d’ouvrier à celui d’ingénieur.

 

Pour préparer ces diplômes, la formation professionnelle initiale peut prendre deux formes. Sous statut scolaire, les élèves intègrent généralement un lycée professionnel, avec des périodes en entreprise obligatoires. Sous contrat d’apprentissage, l'accent est mis sur l’alternance, c'est-à-dire qu'ils sont à la fois élèves dans un centre de formation et salariés d’une entreprise.

 

            - la formation professionnelle continue :

Elle s’adresse à tous les jeunes et adultes engagés dans la vie active ou sur le point d’y entrer. Différents dispositifs ont ainsi été mis en place :

                        - le droit individuel à la formation (DIF) : pendant six ans, chaque salarié cumule 20 heures de formation par an ;

                        - le congé individuel de formation (CIF) : à l'initiative du salarié, il lui permet de suivre la formation de son choix sur tout ou partie de son temps de travail ;

                        - le congé validation des acquis de l'expérience (CVAE) : le salarié peut faire reconnaître les compétences et les connaissances acquises tout au long de la vie en vue d'obtenir tout ou partie d'un diplôme, d'un titre à finalité professionnelle ou d'un certificat de qualification, ou d'accéder directement à un cursus de formation sans justifier du niveau d’études ou de diplôme requis ;

                        - le congé bilan de compétences (CBC) : les compétences professionnelles et personnelles sont analysées dans le but de définir un projet professionnel ou de formation ;

                        - le contrat de professionnalisation : il permet d'obtenir une qualification professionnelle ;

                        - la période de professionnalisation : elle vise à favoriser par des actions de formation en alternance le maintien dans l'emploi des salariés en contrat à durée indéterminée.

 

L’État, les régions et les partenaires économiques et sociaux apportent, chacun à leur niveau, leur concours à l’élaboration de la politique de la formation professionnelle. Pour les aider, leurs représentants sont réunis au sein du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie. Leurs missions : favoriser la concertation entre les différents acteurs, donner des avis sur la législation et la réglementation, évaluer les politiques régionales et rendre plus clair les financements.

 

À leurs côtés, plus de 45 000 organismes de formation publics et privés et des organismes de bilan de compétences se répartissent le marché de la formation.

 

Parallèlement, le ministère chargé de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle s’appuie notamment sur la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle, sur la Direction générale de l'enseignement scolaire, sur le délégué à l'information et à l'orientation.

 

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Où va l’argent

La formation professionnelle est un secteur économique important. En 2009, 31,3 milliards d’euros y ont été consacrés. L’État, les régions et les entreprises sont les principaux financeurs.

 

Avec 13 milliards d’euros – 41% de la dépense totale –, les entreprises sont toujours les premières contributrices. Il faut dire que légalement, elles sont obligées de former ou de participer au financement de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Ce sont les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), créés par les partenaires sociaux et agréés par l’État, qui sont en charge de la collecte de fonds. 

 

Avec 5 milliards d’euros – 16% de la dépense globale –, l’État a été le deuxième financeur.

Avec 4,4 milliards d’euros – 14% de la dépense globale –, les régions arrivent en troisième position dans la participation au financement. Les autres collectivités territoriales, comme les communes, les départements…, contribuent peu au financement et n'ont ainsi participé qu'à hauteur de 60 millions d'euros.

Pour leur part, Pôle Emploi, l'Unédic et les autres administrations publiques ont amené 1,7 milliard d'euros – 6% de la dépense globale. La dépense des particuliers qui financent eux-mêmes leur formation s'est élevée à 1,1 milliard d'euros – 4% de la dépense globale. Enfin, 6,1 milliards d'euros – 19% de la dépense globale – ont été dépensés par les trois fonctions publiques, d'État, territoriale et hospitalière.

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Polémiques:

L’apprentissage accessible aux moins de 16 ans

Depuis juillet 2011, date de l’entrée en vigueur de la loi Cherpion sur le développement de l’alternance et la sécurisation des parcours professionnels, l’âge d’accession à l’apprentissage a été abaissé. Désormais, il est fixé à « au moins 15 ans au cours de l'année civile ». Une condition est toutefois posée : le jeune doit avoir fini le collège.

 

L’objectif du gouvernement est de développer l’apprentissage comme une arme de lutte contre le chômage des jeunes. Et ainsi atteindre 800 000 jeunes en alternance d'ici 2015 contre 600 000 actuellement.

 

Cette mesure suscite la controverse. Pour le Parti socialiste, « cela revient à revenir sur la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans », y voyant même un retour au « travail des enfants ». Même son de cloche du côté des syndicats. Même son de cloche du côté des syndicats.

 

Au contraire, pour Nadine Morano, ministre en charge de l’Apprentissage et de la Formation professionnelle, il s’agit d’une « mesure de simplification », puisqu’il existait déjà des dérogations pour les moins de 16 ans.

 

Il y a quelques années déjà, Dominique de Villepin avait proposé un apprentissage dès l’âge de 14 ans. La gauche, les syndicats et les parents d’élèves s’y étaient vivement opposés.

 

Réforme de la formation professionnelle

Mise en place au début des années 1970, la formation professionnelle a depuis été largement réformée. C'est en 2009 que la dernière grande réforme, relative à l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie, a été mise en œuvre, lorsque Laurent Wauquiez était secrétaire d'État à l'Emploi.

 

En modifiant en profondeur certains aspects de la formation et en créant de nouvelles obligations pour les employeurs, cette nouvelle réforme avait pour objectif de rendre le système plus efficace et plus équitable. Avant même son adoption définitive par le Parlement, elle faisait l’objet de critiques. Le député communiste Jean-Paul Lecoq parlait ainsi d'un « affichage » plutôt que d'une « véritable ambition ».

 

De son côté, deux ans après la mise en œuvre de cette réforme, le Conseil économique social et environnemental a pointé du doigt des faiblesses. Même s’il estime qu’elle va dans le bon sens, le CESE préconise toutefois une accélération de l’application d’un certain nombre de ses mesures.

 

En 2012, en pleine campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a remis la formation professionnelle au cœur des débats. Il l’a assuré : s’il est réélu, elle sera l’un des chantiers prioritaires de son second quinquennat. Il souhaite ainsi « mettre du clair » dans la formation professionnelle car « il n’y pas de pilote dans l’avion » à l’heure actuelle. « Nous allons créer un Comité national de la formation professionnelle qui identifiera chaque année avec les chefs d'entreprise les syndicats, les régions et l'Etat les formations qui préparent à un emploi », a-t-il expliqué.

 

 

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Création: 14 novembre 2010
Budget annuel: 5 milliards d'euros (2009)
Employés:

Ministère délégué de la Formation professionnelle et de l'Apprentissage

Thierry Repentin
Ministre délégué aux Affaires européennes

Thierry Repentin, né le 5 avril 1963 à Saint-Pierre-d'Albigny en Savoie, a accédé au poste de Ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'Apprentissage auprès de Michel Sapin en juin 2012. Moins d'un an après, il rejoint le Quai d'Orsay et remplace Bernard Cazeneuve aux Affaires européennes, ce dernier étant nommé ministre du budget.

Un homme engagé politiquement sur la question du logement :

Il a grandi à Saint-Jean-de-la-Porte avec des parents séparés (son père est agriculteur, sa mère veilleuse de nuit), a passé son bac au lycée Vaugelas à Chambéry puis a été diplômé de l'Institut d'études politiques de Grenoble et d’études approfondies (DEA) de relations internationales. C’est donc un amoureux de la Savoie et des montagnes (il est membre du comité directeur de l'Association Nationale des Élus de la Montagne).

Il débute sa carrière avec le député européen Jean-Pierre Cot en tant que collaborateur avant de devenir, de 1989 à 1995, directeur de cabinet de Louis Besson, à cette époque maire de Chambéry. Il tiendra un rôle important de 1997 à 2001, faisant ses classes au sein du cabinet ministériel de Louis Besson, devenu ministre du Logement sous le gouvernement Lionel Jospin. Thierry Repentin est son directeur de cabinet puis son conseiller technique au ministère à Paris. De là, il participera à l'élaboration de la loi Solidarité et renouvellement urbain laquelle impose un minimum de 20% de HLM dans chaque commune.

En juin 1995, élu au Conseil Municipal de Chambéry, il devient adjoint au maire chargé de

l'urbanisme et de la Politique de la Ville et dirige la rénovation du quartier des grands ensembles de la ville. En 2000, il devient Président de la Communauté d'Agglomération de Chambéry métropole et l’année d’après est reconduit à son poste d’adjoint au maire.

 

En 1998, il est élu conseiller général du Canton de Chambéry-Nord.

 

En 2000, il devient Président de la Communauté d’Agglomération de Chambéry métropole.

 

Le 26 septembre 2004, il est élu sénateur de la Savoie (PS) et renonce de ce fait à son poste d’adjoint au maire de Chambéry ainsi que de Président de Chambéry Métropole.

La justesse de ses interventions au Sénat à propos des questions sur le logement est remarquée. Il créera ainsi une taxe sur les logements vacants et s’opposera à la suppression de 20% de logements sociaux par la droite en réussissant à rallier à ses côtés des sénateurs centristes.

La lutte contre le logement cher est d’ailleurs une de ses priorités comme il l’indique sur son blog. Il publiera d’ailleurs un rapport parlementaire en 2005 sur le logement social en France: « Foncier-Logement : sortir de la crise ? »

Sa maturité et son expertise sur les questions de l’habitat font de lui le responsable des questions du logement durant la campagne présidentielle de Ségolène Royal en 2007.

En 2008, il est élu du conseil municipal du village de Sonnaz et en décembre, il ravit le poste de président de l'Union sociale pour l'habitat (USH) (entité professionnelle qui fédère les 800 organismes HLM de France et les bailleurs sociaux) à Marie-Noëlle Lienemann, ancienne ministre PS du logement. Sa position sur les logements sociaux est claire. Il déclare en avoir « assez du stéréotype qui fait rimer HLM avec ghettoïsation. » Son mandat à la tête de l’USH arrivant à terme, il devra donc quitter son poste sous peu.

En 2011, il pose sa candidature au poste de Président du Conseil général de la Savoie mais est battu par Hervé Gaymard au bénéfice de l'âge après trois tours de scrutin.

Spécialiste reconnu de la question du logement, il avait été, durant la campagne présidentielle de François Hollande, conseiller spécial du candidat sur les questions de logement et responsable du pôle « Habitat, politique de la ville. »

Défenseur de l’encadrement des loyers, du relèvement de 20 à 25 % des quotas de logements sociaux dans les villes qui comptent plus de 3 500 habitants, Thierry Repentin est aussi l’un des artisans du doublement du plafond du Livret A promis par François Hollande. A ce sujet, il expliquait que l’idée était de « placer son plafond à 30600 euros. Plus il y aura d’argent déposé, plus la Caisse des dépôts et consignation disposera de trésorerie et ces bénéfices seront rétrocédés aux organismes HLM avec des taux plus bas qu’aujourd’hui. »

 

Une fonction ministérielle éloignée de ses aspirations premières :

Son nom a longtemps circulé pour le poste de ministre du logement, poste auquel il pouvait légitimement prétendre. Mais il a finalement été attribué le 16 mai 2012 à l’écologiste Cécile Duflot.

La nouvelle mission qui lui est donc confiée est pour le moins inattendue. Dans le domaine de la Formation Professionnelle, il aura beaucoup à faire pour l’insertion professionnelle des jeunes, notamment ceux sans qualifications et issus des quartiers en difficulté.

Autre sujet brûlant : l’AFPA, acteur historique de la formation professionnelle, qui est confrontée à une crise financière et sociale. Thierry Repentin devra s’atteler à l’amélioration de l’accès à la formation des demandeurs d’emploi.

Thierry Repentin a hérité d’un dossier sulfureux avec la formation professionnelle. En effet, la Cour des comptes a rendu public un rapport provisoire alarmiste qui révèle une « insuffisance de moyens et des défauts d'organisation qui se sont aggravés au cours des dix dernières années ».

 

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